12 mars 2016

Vous aimez jouer aux cartes ?

Vous avez été nombreux à réagir en découvrant les vidéos des inondations de 1995, soit parce que vous habitez dans ces zones, soit parce que vous ne connaissiez pas ces événements. Il est vrai que notre paisible station balnéaire offre plutôt l'image d'un espace de loisir que celle d'un village du Bangladesh pendant la mousson. Pour compléter ces deux documents audiovisuels, nous vous invitons à consulter trois cartes qui sont à la disposition du public. Elles sont à lire et à interpréter avec la plus grande prudence (bien lire la notice) et il est inutile de téléphoner à la préfecture pour avoir des explications...


Que révèlent-elles ? En premier lieu leur interprétation est à rechercher dans le passé, le bourg a en effet été construit en hauteur et en recul par rapport à la mer (les anciens plein de sagesse n'avaient pas d'assurance et les moyens de secours étaient inexistant). Puis au fil du temps, et particulièrement au cours du siècle passé, la ville s'est développée vers des zones de plus en plus basses, à la fois vers le canal et vers la mer (donc vers l'eau). Les modifications considérables apportées par l'homme à son environnement (creusement du canal notamment) ont créé cette géographie si particulière. Les dénominations, "rue de la grève"," rue du bief," "rue du marais", "place du gué" (il y a même une rue des eaux !) sont les traces d'un passé pas si lointain où de larges zones en bas du bourg étaient pour le moins humides...


Carte de la profondeur de la nappe phréatique


Tout d'abord pour simplifier, nous dirons qu'une submersion marine est une inondation venant de la mer (grandes marées, tempêtes...) alors qu'une inondation est un débordement d'une rivière, d'un fleuve, d'un lac... Notre ville, de par sa géographie particulière, se trouve en effet exposée à ces deux risques soit de manière indépendante soit de façon conjuguée et leur analyse est complexe.


Zones inondables



Zones sous le niveau marin 


 
Pourquoi l'apparition de nouvelles cartes et particulièrement celles concernant les submersions marines aujourd'hui? Parce que ce sont justement les modifications apportées par l'homme à son environnement, souvent de manière involontaire, avec notamment le réchauffement climatique qui a pour conséquence la montée des océans, (un peu moins de 20 cm au cours du siècle passé et qui s'accélère) ainsi que la multiplication des aléas climatiques (tempêtes) qui font qu'aujourd'hui la menace évolue et que l’État ne peut plus ignorer. Il ne faut pas non plus oublier le drame de la Faute sur mer (29 morts) en février 2010. 

L'État veut-il rendre ces zones totalement inhabitables voir les évacuer ? On en doute, nous pensons plutôt que les pouvoirs publics veulent éviter une densification urbaine galopante sur ces terrains de bord de mer si convoités pouvant présenter une vulnérabilité face aux risques naturels. L'État devra alors mettre la main à la poche dans quelques années pour tenter de protéger ces zones à grand frais ou pour indemniser les victimes. On peut donc s'attendre à un scénario déjà écrit où notre édile finisse par déclarer avoir sauvé notre commune en ayant un peu renégocié ces zones.


Pour établir ces cartes, les "experts", tant décriés par Romain Bail, utilisent des outils informatiques extrêmement puissants et complexes et sont loin d'être "totalement coupés du terrain" ou stupides comme nous l'avons entendu. Ils sont par contre "coupés d'intérêts électoraux" ou financiers (Eux !). D'ailleurs en parlant d'experts on se demande encore qui a pu prendre cet arrêté municipal interdisant l'accès aux plages de Ouistreham pendant trois jours lors des grandes marées cet été 2015 ?...Un parisien au chaud derrière un bureau ?

Ces trois cartes sont consultables sur internet auprès de la Direction Régional de l'Environnement de l'Aménagement et du Logement (DREAL).

Nous conclurons en citant ce "cher" M Romain Bail : "Si au moins c’était sur le littoral, on pourrait comprendre". Vraiment ? Mais n'allez-vous pas dans l'idée de construire un musée, non un "espace muséal " à 14 millions d'euros sur le littoral !?....  Allons un peu de sérieux cher Monsieur, avec de telles perles vous allez bientôt pouvoir faire un collier !


Document très intéressant à visionner jusqu'au bout :

https://www.youtube.com/watch?v=s1aqFumSx3o


"Le grand sujet devant nous ce n'est plus le changement climatique mais l'adaptation au changement climatique." Corinne LEPAGE

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Faire un commentaire