30 octobre 2015

VOILA LA VERITE (2eme partie)

Dans le bulletin municipal d'octobre, l'Avenir" comme vous le savez, Romain Bail, sur trois pages, fait le bilan de la saison  passée. Dans le but de rétablir la vérité face aux mensonges dont, une fois de plus, notre édile se dit la victime, il apporte ses arguments sur les chantiers en cours.
Le Petit Bédouin soucieux d'authenticité et de réalisme continue à vous dire LA VÉRITÉ VRAIE !

Politique d'aménagement portuaire




Là aussi, Romain Bail est comme le coucou, il se niche dans le nid des autres pour s’approprier ce qui ne lui appartient pas...  En effet, le parc éolien de Courseulles-sur-Mer produira de l'électricité à partir de 2019. Le syndicat mixte PNA (Ports Normands Associés), organisme dépendant du Conseil régional, a décidé d’agrandir l'avant-port de Ouistreham pour accueillir le centre opérationnel de maintenance.



Les travaux débuteront avec un peu de retard en janvier 2016. La ville de Ouistreham, n'est pas concernée par la maîtrise d'ouvrage de ces travaux, elle ne fait pas partie du syndicat mixte PNA... Romain Bail est spectateur...!



D'autre part, la chambre de commerce qui gère le port de plaisance envisage son agrandissement. Le syndicat mixte est aussi propriétaire du port de plaisance, la ville de Ouistreham possède quelques terrains autour de ce port. Le projet qui permettrait de passer de 600 à 1200 anneaux semble économiquement viable mais son montage financier n'est pas simple à réaliser. Le coût des travaux est estimé à 15 millions d'€ ! Monsieur Bail, il ne sert à rien de rêver. Sur ce sujet, prenez votre paquet de popcorns, car vous êtes spectateur...!
Voilà la vérité !

Politique de stationnement





D'avril à septembre et dès 2016 Ouistreham aura des parkings payants (lien vidéo réunion des commerçants du 7 octobre). Pour Romain Bail c'est aux touristes de payer les services qui leur sont offerts en venant en vacances ou en villégiature à Ouistreham. Notre ville qui tous les ans durant la période estivale connait une véritable chasse aux places va voir ses rues adjacentes littéralement prises d'assaut par les estivants à la recherche de places gratuites. Puis lassés de tourner pendant des heures pour échapper aux parcmètres, les touristes fuiront vers les communes avoisinantes où ils pourront se baigner, aller au restaurant, se promener, faire leurs courses, jouer au casino et cela en se garant gratuitement.  Cet énorme investissement, que sont les parkings payants, même s'il s'avérait être non rentable pour la commune, serait irréversible pour le nombre d'années stipulées dans le contrat (8 ans vraisemblablement). Et il y a fort à parier que c'est la dernière année que notre édile pourra se vanter d'avoir eu 15% de plus de fréquentation.
Voilà la vérité !

Commune nouvelle




Romain Bail cherche par tous les moyens à augmenter la population de Ouistreham pour atteindre plus de 10.000 habitants et obtenir ainsi des subventions supplémentaires. Mais ce chiffre ne peut être atteint qu'en s'alliant aux communes voisines de Saint-Aubin d'Arquenay et Colleville-Montgomery. Aussi le 23 septembre dernier, les trois maires, leurs conseillers et la Secrétaire générale de la Préfecture se sont réunis.  Romain Bail a exposé son projet de fédérer les communes en une seule et même collectivité. Bien que conscients des enjeux économiques, le Maire de Colleville-Montgomery n'a pu se résoudre à voir le nom de Colleville, lieu du débarquement le 6 Juin 1944 de la brigade de lord Lovat et du Commando Kieffer disparaître. Comment balayer le souvenir du sacrifice de tant de jeunes vies tombées sur cette plage et gommer la mémoire des vétérans qui n'auraient pas compris cette décision. Quant au maire de Saint-Aubin d'Arquenay, pour d'autres raisons, cela a été un "non" sans appel. La décision devra être rendue le 1er janvier 2016 mais à l'heure actuelle, les deux maires ne sont pas revenus sur leur rejet de fusionner avec Ouistreham.
Voilà la vérité !

La politique du déni




Outre les points abordés, comment ne pas souligner la manière désinvolte d'évoquer en quelques mots l'agression violente dont a été victime un Ouistrehamais. Certes les rixes pendant la saison estivale ne sont pas l’apanage de Ouistreham mais le fait que ce soit un forain de passage et non un forain habitant la ville n'en rend pas l'agression moins violente !
De même le récit des marchés nocturnes tournant au pugilat,  (placier agressé se retrouvant encerclé par des vendeurs surexcités) est-il particulièrement édulcoré. En l'absence de l'adjoint délégué aux commerces et animations parti en vacances et de tout autre adjoint, la gendarmerie et la police municipale ont dû être appelées d'urgence en renfort.
Voilà la vérité !

Propagande et narcissisme


En cherchant un peu, il ne vous sera pas très difficile de trouver d'autres exemples d'auto-satisfaction de Romain Bail mais fallait-il attendre autre chose d'un journal de propagande narcissique. La couverture du bulletin est significative si besoin était ...! Ce bulletin municipal a perdu toute objectivité et neutralité.  Son rôle principal d'information a été dévoyé au service du Maire... 
Mais Le Petit Bédouin est là, à la recherche de la vérité !.

29 octobre 2015

VOILA LA VERITE (1ère partie)

Le bulletin municipal d'octobre, l'Avenir" est devenu le nouveau journal de propagande de Romain Bail comme nous le disions dans un article précédent. Rappelons que sur trois pages, il y fait le bilan de la saison  passée. LPB a fait une première analyse de ce texte (http://lepetitbedouin.blogspot.fr/2015/10/le-bulletin-municipal-un-outil-de.html). 
En voici la suite.

Dans son édito, Romain Bail veut rétablir la vérité face aux mensonges et contrevérités dont il se dit la victime. Pour cela il publie ses propres arguments sur certains chantiers en cours. LPB soucieux d'authenticité et de réalisme a décidé de vous dire LA VERITE VRAIE !

Politique de l'arbre

Souvenez vous des différentes versions données lors des CM sur l'abattage des arbres du Stade Kieffer. Le moins que l'on puisse dire est que le mensonge est un art que maîtrise à la perfection notre édile.


Une autre version a vu le jour lors d'une rencontre avec l'association des joueurs de foot.





Six mois ont passé depuis le massacre des 90 résineux plantés en 1959 par un employé communal depuis à la retraite. Ces arbres n'étaient absolument pas malades et n'empêchaient nullement l'accessibilité, ni le stationnement puisqu'ils bordaient le stade en dehors de toute voie. Et malgré les belles promesses, pas le moindre arbre n'a été replanté et l'endroit est à l'abandon.


                                                                 Stade Kieffer


Promenade face au casino avant et après

                         Petite aire de verdure à l'angle rue de la Victoire et du 11 Novembre

Entre tous les arbres et les haies arrachés depuis 18 mois et ceux à venir, ce sera une forêt qu'il lui faudra replanter.
Voilà la Vérité !


Politique événementielle



Il est vrai qu'entre l'arrivée d'Yvan Bourgnon, en pleine semaine, à l'heure de midi, réunissant cent personnes, et la salle à moitié vide de l'élection de Super Mamie, l'image de marque de notre commune est au top de son rayonnement ! Les commerçants et restaurateurs en cherchent encore les retombées commerciales.


Ces deux manifestations ont tout de même coûté, au minimum, 72 000 euros aux Ouistrehamais (Il faudra sans doute ajouter une soirée au Casino et autres broutilles!)N'oublions pas les 25 000€ demandés aux entrepreneurs, industriels et commerçants !
Voilà la vérité !


Changement de nom de la ville



Loin de critiquer systématiquement les décisions de notre édile, ce projet de rajouter le nom de Riva Bella à Ouistreham parait légitime à certains car reposant sur des écrits datant du début du XX ème siècle. Néanmoins n'aurait-il pas été plus "sage" de faire les choses dans l'ordre, à savoir déposer toutes les demandes et attendre l'éventuel accord pour commander les nombreux panneaux de signalisation ?
Impatient tel un enfant capricieux, Romain Bail n'a pas voulu attendre, pour inaugurer le changement de nom de notre ville, le feu vert du Conseil d'Etat.


Et si la procédure n'aboutissait qu'à une réponse négative, tous les panneaux devraient être changés pour un retour à l'ancien nom de la commune avec pour conséquence une dépense inutile d'au moins 25.000 euros. Ajoutons que faire cette démarche de changement de nom en faisant concomitamment des démarches pour regrouper Ouistreham et les communes de Saint-Aubin d'Arquenay et de Colleville-Montgomery est une ineptie car il faudrait, dans ce cas, donner un nouveau nom à l'ensemble ! Doutons du fait que les trois communes susceptibles d'être regroupées acceptent de s'appeler OUISTREHAM RIVA BELLA !
Voilà la vérité !


Politique d'aménagement du front de mer


Une promenade plus large et des espaces de détente comme des "paillotes" ? Nous avons entendu le Maire parler de une puis deux et enfin trois paillotes ou bars de plage avant d'apprendre qu'il n'y aurait qu'un bar à huitres au poste de secours 2. Depuis peu il se susurre à nouveau que les trois projets sont toujours en lice !   
Beaucoup de projets très ambitieux pour "the plage to be" ! C'est écrit sur le panneau mais avec quel argent ?


Un aménagement de la plage pour 250.000 euros par an sur 4 ans ..... Diantre pour une commune au bord du gouffre financier qui se doit d'économiser et tirer sur tout et partout (R. Bail réunion des commerçants du 7 octobre).


Ouistreham, copie de Deauville, trouvera ses limites très rapidement avec l'implantation des stationnements payants à l'été 2016. La fuite des estivants vers d'autres plages voisines tout aussi attrayantes et surtout gratuites voilà l'avenir dessiné par Romain Bail.
Voilà la vérité !

Politique de l'urbanisme



Romain Bail, se préparant peut être à une reconversion dans le bâtiment, veut entreprendre une dizaine de chantiers à la recherche de nouveaux investisseurs désirant s'installer à Ouistreham. Les seniors vont se voir offrir la possibilité de quitter leur maison pour des résidences spécialisées, ce qui libérera encore plus de biens immobiliers. Pourtant les vitrines des agences montrent nombre de maisons et d'appartements à vendre ou à louer parfois depuis des années faute d'acquéreurs.

Face à cela le 21 septembre, le Maire a fait voter l'annulation de tous les abattements qui rendaient les impôts locaux les moins élevés de la côte. En augmentant la taxe d'habitation des personnes en situation précaire, des familles avec plusieurs enfants et des personnes handicapées (malgré sa promesse de diminuer les impôts de 1% par an), notre ville peut perdre des habitants qui ne pourront pas assumer cette nouvelle taxe, payer les parkings et supporter l'augmentation importante de tous les services (cantine scolaire, abonnement aux différents services comme l'école de musique...).  
Voilà la vérité !

... à suivre..

25 octobre 2015

Conte d'automne : La truffe au vent...


Le problème avec mon chien c'est qu'il faut le promener, et ce, quelque soit le temps, sous peine de voir le canapé déchiqueté. La truffe au vent, par une matinée pluvieuse, nous prenons donc la direction de la mairie où le coquin avait ses habitudes. 

Oui «avait» car la résidence des jardins de la mairie a fait disparaître les plus beaux arbres et la vue vers le phare. Son parking souterrain payant est désespérément vide, la moitié des volets sont clos, les résidents secondaires sont repartis chez eux, un peu poussés par les cris des enfants sous leurs fenêtres... La directrice de l'école, compagne du maire, n'aura aucune difficulté à faire fermer la cour, aidée par la baisse drastique du nombre d'enfants à la dernière rentrée. Après un pipi sur la statue du maire (elle a remplacé la photo de notre édile avec le prince Charles), nous fuyons le saccage direction la pointe du siège où les lapins pullulent depuis que la chasse a été interdite dans un rayon de 800 m autour du complexe hôtelier 5 étoiles (ce qui a malheureusement donné lieu à des menaces de mort de la part des chasseurs). Devant la Marine les gens râlent en mettant les pièces dans les parcmètres pour aller s'acheter des cigarettes, les parkings des rues adjacentes étant bondés. Des cigarettes qu'ils ne pourront fumer que chez eux d'ailleurs car la commune s’enorgueillit d'être la première ville sans tabac (90 euros d'amendes). Néanmoins les clients se marrent en se disant que le whisky, lui, n'est pas prêt d'être interdit vu la consommation qu'en fait « le prince ».

Passé les écluses, le spectacle est là, désolant. L’hôtel 5 étoiles à peine terminé ainsi que la résidence Pierre et Vacances, ont entraîné la création d'un golf sur l'ensemble de la Pointe du Siège «accès privé». Seul subsiste un petit espace naturel. Nous fuyons le béton à grand pas, direction la «plage to be». La piscine a fermé définitivement ses portes car après un été à 8 euros l'entrée, les nageurs se sont fait trop rares ; on parle de la remplacer par une boîte de nuit. Les 3 paillotes se regardent de travers et se jalousent les rares clients, de même que les deux étudiants (les petits fils de Messieurs Pujol et Poilpot) qui louent les parasols et les transats. Sur l'eau, pas une voile à l'horizon, les kites et les planches sont partis à Colleville ou Merville, le poste de secours n°2 ne voit plus les terre-neuve s'ébrouer, ils sont partis également où le stationnement est gratuit. Les macarons qui ornaient les pare-brises des résidents permanents sont désormais inutiles, «Les finances de la communes sont exsangues» s'est justifié notre édile. Demi-tarif pour les habitants, il faut payer 5 euros la journée. Le stationnement payant a d'ailleurs été généreusement étendu en surface (à l'ensemble de la ville) et en durée (de 8h à 22h). C'est soit disant une recommandation de la Chambre Régionale des Comptes qui menace de mettre la ville sous tutelle.

Je n'ai pas réussi à avoir un rendez-vous avec le maire, il était pour deux semaines à Kribi au Cameroun avec l'équipe municipale, comme chaque année. Son mandat spécial a été étendu à l’international : de la Nouvelle-Zélande au Canada en passant par le Japon et les Etats-Unis, il promeut Ouistreham Riva Bella au quatre coins de la planète. Mais il paraît que sa destination préférée est Dubaï où il cherche des investisseurs. Enfin «cherchait» car le Maire a démissionné la semaine dernière, conséquence de son élection comme député européen ; de plus, avec son agence de communication pour «politiques», il était très occupé. Après s'être tant consacré à Ouistreham, il veut s'occuper à plein temps de l'Europe 

Nous repassons par la mairie, l'esprit gris comme le ciel. Tiens quand on parle du loup ! En costume rayé et chaussures à talonnettes il m'aperçoit, rougit et sa bouche part de travers, signe qu'il est contrarié. Il a reconnu mon chien qui file comme une balle vers ses mollets ! "Sale fasciste !" me lance t-il, le pantalon déchiré, en s’engouffrant dans son 4x4 germanique. Merde, il va encore porter plainte, et la dernière fois son pantalon Dolce & Gabbana m'a coûté un mois de salaire, sans compter la visite du «Groupe Citoyen de Sécurité» à la maison... Au pied ! Le petit molosse revient un bout de tissu dans les crocs, l'air satisfait. Une femme a assisté à la scène en rigolant et nous en venons à nous désoler du spectacle de cet immeuble si laid dans ce qui reste du parc. 
- Et si on créait un blog pour dénoncer tout ça propose t-elle ?  
Pas bête mais je crois qu'il est un peu trop tard...Il y en a bien qui ont essayé au début de son mandat mais personne ne les a crus, ni soutenus; ils ont fini par arrêter d'écrire après plusieurs mois. 
- Ah c'est dommage, si on s'était défendus ! Au fait, comment s'appelle votre chien ? 
- P'tit bédouin.
- C'est drôle ce nom me rappelle quelque chose...

2F



23 octobre 2015

Le bulletin municipal : un outil de propagande et de division

L'avez-vous lu le dernier "Avenir", bulletin municipal d'octobre ? Un chef d'œuvre, non pas d'information, mais de propagande de Romain Bail. L'éditorial c'est trois pages denses de prosélytisme ! 
Après une introduction digne d'un enfant de CM1 : "Une fois encore, nous nous éloignons de la saison estivale pour rentrer dans l'automne ...", la propagande commence.

Une fréquentation touristique record  grâce à l'équipe municipale


Elle serait due selon le Maire à trois éléments : "à l'effet 70 ème anniversaire du Débarquement, au fait que les Français aient préféré rester dans notre pays mais surtout à la politique de l'équipe municipale" ! Alors là on croit rêver ! Oui, une météo exceptionnelle, des Français qui ont pris leurs vacances en France en raison de l'insécurité redoutée dans les pays du sud (notamment à la suite des attentats de Sousse et Tunis) ont permis à la saison estivale de se boucler sur un bilan très positif pour le tourisme dans l'Hexagone et notamment à Ouistreham. Mais que le bilan de l'équipe municipale en soit la cause... là on atteint des sommets dans la manipulation de l'opinion! Le marketing territorial "The plage to be" aurait attiré, même timidement, les touristes est une ineptie. Les chiliennes sont restées vides, les objets ringards n'ont pas été achetés Monsieur Bail ! Ce qui a marché ? Les toilettes de la plage ! la preuve par les chiffres !   




 RÉGIE
TOILETTES  PLAGE
CONSIGNE
PARASOLS
CHILIENNES
PRODUITS
 
DÉRIVES

RÉSULTATS

1615.60€

217.50€

448€

797.80€

Ce marketing territorial mal pensé a rapporté 1463.3€, moins que les toilettes ! Quel caca ! Investissez dans les toilettes Monsieur Bail... C'est rentable. Quant aux dépenses, elles ont été énormes ! Le montant des investissements concernant les produits de marketing «The plage to be» a été demandé par l'opposition (la minorité comme on dit maintenant au chateau pour humilier l'adversaire !) mais évidemment n'a pas été communiqué ! Entre l'achat de tous les objets (chiliennes, parasols, bavoirs, seaux, ponchos et autres âneries... customisés avec soleil et slogan !) et les salaires des employés du carré de sable privé, LPB estime l'investissement entre 60 000 et 100 000€ ! 

La sécurité, premier devoir du Maire


LPB avait rappelé ce devoir pendant les bagarres de l'été dernier. Nous apprenons dans ce bulletin que l'équipe municipale "mène une réflexion permanente sur le sujet" ! Nous en prenons note ! Mais le texte propagandiste sur la sécurité mélange tout : le travail admirable fait chaque année par la SNSM, la qualité des eaux de baignade, la recrudescence des PV d'infraction au stationnement, la flexibilité du temps de travail de la police municipale avec une future annualisation de ce temps de travail des agents, le dialogue avec les forains, les merveilleux marchés nocturnes, la vidéo protection qui sera renforcé par un Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquances (CLSPD).

S'en suit un couplet sur les casseurs qui se sont manifestés lors du dernier conseil municipal provoquant les "
tristes événements qui ont entaché la bonne marche et le fonctionnement de notre Démocratie". Car depuis ce conseil du lundi 28 septembre 2015, Romain Bail ne décolère pas. Il aurait porté plainte pour les dégradations (un carreau et une boite aux lettres auraient été brisés, des voitures d’élus auraient été dégradées, etc.), mais aussi pour les menaces de mort et insultes qui auraient été proférées. Mis à part une vitre accidentellement cassée, qui a été bousculé ? Quels véhicules ont été endommagés ?  Et nul n'a prononcé des menaces de mort ! 

Ce sont bien les choix de l'équipe municipale qui impactent le budget des ménages aux revenus modestes qui ont déclanché ce mouvement. Le Maire n'a t-il pas dit de l'opposition du Conseil municipal, quand elle essayait de défendre les abattements fiscaux, qu'elle faisait de la "sensiblerie" et de la "démagogie"? On voit bien que dans ces conditions le dialogue démocratique est très problématique. Comment faire comprendre aussi que le projet insensé de parking payant sur toute la façade littorale peut geler le tourisme et le commerce local, et ce, pendant une période interminable de 8 ans ? D'autre part l'idée selon laquelle ce monôme du 28 septembre avait pour but de "dissimuler et faire oublier la rapport de la Chambre Régionale des Comptes" est proprement idiote et d'une mauvaise foi bien épaisse. Tout disait le contraire pendant cette soirée haute en couleur et en tambour. Les seules préoccupations des citoyens présents étaient les impôts locaux et les parkings payants.

Romain Bail assimile "les Amis du Petit Bédouin" et tous les autres qui ont manifesté à un groupuscule "socialo-bolchevique", ce qui fait rire ... surtout ceux, bien connus, appartenant aux Républicains! A part ce délire fumeux et des amalgames stupides, il n'a finalement pas grand chose à dire des agissements de cette association citoyenne. Un maire a une responsabilité évidente dans ce type de circonstance c'est de relater les faits de manière objective ! C'est loin d'être le cas dans cet éditorial. C'est une nouvelle preuve de l'incapacité de Romain Bail à être ce que l'on attend d'un maire, un rassembleur !  

Les citoyens déboussolés par la profusion de projets !


Le Maire écrit aussi, dans un style particulièrement navrant pour un professeur : " Je peux comprendre les uns et les autres quant à la profusion "déboussolante" de projets et de dossiers en cours. L'électrochoc  de développement économique et touristique pour tracer la route de l'avenir nous obligent." !

Après ce beau texte, clair comme de l'eau de roche, arrêtons-nous. Ce qui peut déboussoler, ce sont les vérités successives depuis l'élection de Romain Bail, ses dépenses inconsidérées et irréfléchies ! Des exemples ?
- Un hôtel 5 étoiles avec une salle de spectacle entre le Casino et l'office du tourisme, abandonné, puis replacé ultérieurement à la Pointe du Siège, sans salle de spectacle !   
Un projet immobilier dans les jardins de l'Abbaye avec parking souterrain, abandonné... mais de nouveau on apprend que le projet de parking souterrain resurgit ! 
- Un bus sans roues acheté à Twisto, retapé mais inutilisable car il ne dispose pas de ceintures de sécurité ! Dépense inutile ! Ce bus n'aura jamais roulé et il encombre les locaux techniques de la ville !

... Les exemples sont nombreux dans nos cartons ! Contrevérités a-t-on lu dans cette propagande suivies des vérités à la mode Bail ! Nous allons les examiner à la loupe ultérieurement ces vérités , foi de petit bédouin  !

21 octobre 2015

Les bédouins réagissent

Le 29 septembre Romain Bail écrivait un tract à destination des habitants de Ouistreham. Il faut croire que ce texte a été écrit de telle manière que, soit par son style, soit par ses idées, il a laissé une trace profonde parmi les lecteurs de notre blog. Plusieurs d'entre eux ont été tellement "travaillés" par la prose du maire qu'ils ont rédigé, pour les uns, de simples annotations renvoyées à la mairie, pour d'autres de véritables lettres de réponses. Après quelque temps de réflexion nous avons décidé de partager ces écrits avec tous les lecteurs du blog car ils expriment bien l'exaspération de toute la population ouistrehamaise. 
  


Lettre n°1 : Une Ouistrehamaise en colère





Lettre n°2 : Lettre d'une mère de famille 


Monsieur,



Si je me permets de vous écrire aujourd'hui c'est en réponse à vos nombreux messages qui, loin d'être dans une neutralité et une objectivité qui sied à votre fonction, heurtent ma sensibilité. Je tiens à préciser d'emblée que je ne suis pas politisée, que je vis à Ouistreham depuis mon enfance et que je suis mère de famille.

Si je remonte à la première fois où j'ai eu envie de vous répondre c'est lorsque ma fille, qui fait de la danse depuis l'âge de 5 ans, a reçu un courrier déplacé en juin 2014. Je n'en reviens toujours pas du ton de la lettre, vilipendant la présidente d'une association qui avait prouvé depuis longtemps sa réussite et son dévouement auprès des enfants.

Ensuite mon fils de 9 ans devait partir en classe de neige : J'ai assisté à une réunion où les enseignants ont présenté leur projet, ont pris soin de montrer aux familles comment le financement pouvait s'effectuer afin que chacun puisse y participer. Nous avons annoncé à nos enfants le séjour. Ils étaient ravis, les familles aussi. Personnellement je n'ai pas les moyens de partir faire du ski. Et puis la semaine qui a suivi il a fallu avertir les enfants que le projet était annulé en raison de votre refus. La raison donnée ? Il faut financer uniquement les séjours en Europe. « Partir en Autriche » avez-vous répondu aux parents ! Cette réponse m'a semblé aberrante et totalement déconnectée de la situation. Quel intérêt pour des classes de primaire de partir si loin ? Pourquoi vouloir financer un séjour coûteux alors que les finances de la commune vont mal ?

Dernièrement je suis allée manifester avec mon fils pour soutenir la protestation d'un certain nombre de Ouistrehamais : le stationnement payant, la hausse des impôts. La manifestation était joyeuse et bon enfant et m'a permis de voir que beaucoup de figures de toutes origines de la ville étaient là : enseignants, commerçants, universitaires et cadres, un homme en fauteuil roulant, des familles, des retraités, des étudiants...

Puis j'ai, à nouveau, reçu un courrier daté du 29 septembre 2015, de votre part. Là encore, je ne me retrouve pas du tout dans les termes que vous employez et, pire encore, je me sens agressée, et incomprise : vos jugements de valeur sur les manifestants (ceux qui sont même venus avec des enfants!), votre dramatisation à outrance sur les menaces qui plane sur la démocratie, votre argumentaire qui consiste à rappeler les égarements de l'ancienne majorité et à menacer et effrayer sur l'avenir sont d'une simplification à pleurer.

Ce qui me semble grave et inquiétant c'est que vos positions et vos décisions sont constamment en décalage avec la réalité. L'argent manque, vous en dépensez de manière futile et contestable ; vous voulez faire venir plus de monde à Ouistreham, vous décidez de rendre payant le stationnement ; vous défendez l'avenir et la notoriété de la ville avec l'élection de super mamie (manifestation d'un mauvais goût achevé et qui, il y a une justice, n'attire personne ! ) ; vous défendez l'Europe, vous faites de nombreuses fautes dans un édito en anglais ; vous avanciez la jeunesse dans votre campagne, votre équipe comporte tout sauf des jeunes et vos positions sont on ne peut plus réactionnaires ...

Ouistreham n'est pas endormie comme vous le répétez, la sécurité dans la ville n'est pas non plus une priorité comme vous le martelez dans le dernier bulletin municipal. Vos prises de positions sont ridicules, formatées par votre orientation politique et vos obsessions personnelles, Ouistreham méritait mieux que cela. Je regrette et je m'inquiète sincèrement pour cette ville que je connais bien. On voit bien les dégâts que vous avez causés en si peu de temps et le climat qui règne dans la commune est loin d'être serein. Détrompez vous il n'est pas dû à la jalousie des vaincus (quelle analyse puérile) mais à vos décisions et à la médiatisation par vos courriers dans les boîtes aux lettres, vos déclarations à la presse, vos vidéos ce qui a le don de faire apparaître de manière criante le manque de discernement et le niveau lamentable de votre réflexion sur notre ville.

C.



Lettre n°3 : Un petit Bédouin 


Monsieur Bail 

Lorsqu'on s'engage en politique, il faut savoir accepter d'être brocardé et aussi d’être critiqué, voire remis en question ! A l'évidence, Monsieur Bail, vous n'acceptez ni l'humour, ni quelconque opposition ! ... Alors avec cette même évidence, vous n'êtes pas fait pour le "job" !

Monsieur Bail, regardez un peu au-dessus de vous et observez vos aînés en politique ! A moins que votre "EGO" ne vous le permette pas vu sa dimension !  Au delà de vos décisions hâtives et irréfléchies, c'est votre personne, votre comportement et vos pratiques qui posent problème et qui vous mèneront ... à l'échec !

A la tête de la commune nous avons besoin d'un rassembleur, d'un personnage sympathique et proche de la population. Vous êtes, vous et votre équipe, tout le contraire et ça ne peut pas fonctionner !

Ceci dit, nous tenons à vous remercier chaleureusement pour votre seule réussite : la création d'un mouvement citoyen réactif, intergénérationnel, unissant des personnes de tous bords et de toutes sensibilités. 

Quel plaisir de croiser ici et là, une personne qui vous reconnait , vous adresse un sourire de complicité et vous donne rendez-vous pour la prochaine manifestation festive ou revendicative. C'est peut-être un "républicain", un "socialiste", un "syndicaliste radical", un "centriste" ou tout simplement un "papy", une "maman", un "employé municipal" ou votre voisin... mais, est-ce important ? ... Non, nous sommes avant tout "OUISTREHAMAIS" et nous ne nous reconnaissons pas dans votre projet ! 

Un "petit bédouin"    


            

Lettre n° 4 : Autopsie du tract du 29 septembre


Le lendemain même de la manif citoyenne du 28 septembre 2015, Mister Bail, maire de son état et écrivain créatif s'il en est, diffusait son sermon du 29 (non, son tract du 29 septembre ! ) à l'attention de ses ouailles dispersées par un vent mauvais et aveuglées par le sable maléfique de la contestation. Si vite, si fort ? C'est à croire qu'il avait déjà en réserve quelques paragraphes de son épître, et qu'il ne lui manquait plus que l'occasion pour manifester devant le peuple perverti, l'étendue de son talent apologétique. Qu'on en juge plutôt. Voici la ligne directrice du sermon, son décryptage en quelque sorte. Cette ligne directrice se construit sur un rythme à trois temps. 

Premier temps : Il faut tuer et "re-tuer" le citoyen Ledran
On ne pouvait commencer un discours de cette nature sans rappeler au peuple quelques faits croustillants relatifs à la mise à mort du citoyen Ledran. Après les banderilles plantées par un "cabinet extérieur", après l'estocade portée par l'audit des finances en 2014, après le coup de grâce de la Chambre Régionale des Comptes, il fallait encore quelque chose de plus jouissif pour notre chevaleresque leader : un dépeçage minutieux de la carcasse pendant 4 heures en Conseil municipal. A ce stade la bête pouvait être considérée comme définitivement vaincue et l'exorcisme achevé : "Tout le monde, peu importe son âge, ses origines ses appartenances doit prendre conscience que nous ne pouvons continuer ainsi" . Mais la bête vivait et puisait ses forces dans un cadre beaucoup plus grand qu'une commune : la Basse-Normandie, la France...

Deuxième temps : le cadre maléfique créé par la gauche 
La France, la Basse-Normandie et Ouistreham sont gangrenés par la gauche. Romain Bail est le seul en mesure de lutter efficacement contre "la ruine", le "cynisme" et "l'hypocrisie" , le seul à pouvoir brandir son épître en criant : "vade retro misérabilisme, égalitarisme et mensonges !". Désormais il prend les commandes de la contre-offensive. Le Conseil municipal, où se distingue pourtant notre bon Bobby passe totalement à la trappe. Le "JE" d'un personnage certain de son charisme plane au dessus d'un champ de ruines où se terrent "quelques personnes" responsables d'un "climat délétère et irresponsable". Brrr!

Troisième temps : Désolation et consternation, mais rédemption promise 
C'est le cœur même du sermon, sa péroraison en quelque sorte : la description des méfaits épouvantables accomplis par "une poignée de personnes" et le salut promis par Romain l'inoxydable champion du Bien ! Dans ces paragraphes "l'auteur" utilise tous les trucs stylistiques. Quelques exemples parmi tant d'autres.
- En premier, n'utiliser que des accusations ronflantes, morales et globales, mais ne jamais passer aux constats objectifs et cliniques des effets concrets sur le terrain : "dénigrements, manipulations, tentatives de déstabilisation .... faisant le lit des extrêmes" etc...
- En deuxième, procéder par allusion si l'on dénonce quelques agissements répréhensibles de l'adversaire. "Le maire et l'équipe municipale ont été bousculés ... des menaces de mort proférées à l'encontre du maire" (où, quand et par qui ?), "l'hôtel de ville a été dégradé !" (où exactement ? ). Le lecteur reste sur sa faim.
- En troisième, montrer du doigt les agitateurs, vieux truc des manipulateurs de foule, et mettre en scène des enfants, symbole de pureté, utilisés comme "chair à manif" par des irresponsables etc...  Enfin voici le salut promis apporté par le héro plus blanc que blanc : "Je me dois dans cette situation d'éclairer tous les Ouistrehamais. Nous allons connaitre une période difficile dans laquelle des choix devront être faits..." etc. Et puis, plus loin : "Je me dois en cette période trouble, où dans le brouillard ambiant nous naviguons parfois à vue (ah! ah! ah!) de garder le cap, de vous protéger au maximum" etc, etc..". C'est beau comme l'antique et cela ne nécessite pas de commentaires.


En conclusion 
Quelques caractéristiques principales se dégagent de ce "sermon" du 29 septembre :
- le caractère particulièrement ronflant du texte et le caractère "daté" du style qui remonte aux années 1920 - 1930,
- l'interminable opposition du Bien contre le Mal, de la Vertu contre le Vice,
- enfin, et non des moindres, l'absolu mépris du prosateur pour les motifs sociaux, pourtant bien explicites, des 300 ou 400 personnes qui se sont réunies ce soir là.
Autopsie ? Oui, Monsieur le Maire parce que vos idées sortent des morgues de l'Histoire. Vous traînez derrière vous des relents de formol.  







19 octobre 2015

Réunion du 7 Octobre à la mairie avec les commerçants

 

Une réunion avec les commerçants



Mercredi 7 octobre Romain Bail recevait commerçants et restaurateurs qui, depuis des mois, s'inquiètent du projet de stationnements payants et de ses conséquences irréversibles sur la baisse de fréquentation de leurs établissements et par conséquent de leur chiffre d'affaires. Rumeurs, affirmations et démentis ne cessant de courir sur ce sujet cette réunion était censée, à défaut de les rassurer, au moins de leur apporter quelques réponses.


Pour l'occasion, la réunion était filmée non pas comme d'habitude par la caméra centrale en fonction lors des conseils municipaux mais par Cédric le Coadou de TV Nacre -(debout à droite) qui avait déjà réalisé le reportage de la manifestation du 28 septembre ainsi que l'interview d'André Ledran puis du maire dans la foulée. Doit-on penser que Romain Bail s'offre depuis peu les services d'un "tintin reporter" pour assurer sa propagande personnelle ?  Espérons seulement que ce nouveau caprice ne viendra pas s'ajouter à la  longue liste des dépenses superflues financées par les impôts des Ouistrehamais ?


 


Un long monologue


Que penser de cette réunion, sinon constater une fois de plus que Romain Bail s'est auto-félicité de cette démarche  de dialogue et de proximité qui n'avait jamais existé avec l'équipe précédente ! Néanmoins hors caméra, il confiera ne venir qu'une fois par semaine rue de la Mer pour aller à sa banque..... Les commerçants auront donc apprécié sa grande proximité avec leur commerce !

Puis la rituelle tirade sur la dette de l'ancienne équipe et des dotations de l'état qui ruinent nos finances depuis trop longtemps lui a permis de justifier les nouvelles restrictions de la mairie : suppression des photocopies couleurs, obligation faite aux employés municipaux de marcher plutôt que faire nombre de trajets en voiture, pas de chauffage dans la mairie... jusqu'à la révolte des employés, de même pour les groupes scolaires   .... Le Maire résume les choses par une formule : "on tire partout et sur tout". Cela on l'avait déjà noté !  

Chacun pour soi


Les commerçants et restaurateurs qui se montrent d'ordinaire si véhéments auprès du président de l'UCIA (présent à la réunion) ont brillé parfois par leur absence ou parfois par leur silence, voire par leur inertie. Il est vrai que chacun prêche pour son propre établissement, les intérêts étant souvent divergents. Certains redoutent l'arrivée des parkings payants tandis que d'autres craignent l'arrivée des fameuses "paillotes" ou "bars de plage" dans le nouveau langage politiquement correct de M. Fricout. Mais tous ont en commun la hantise de voir leur commerce se vider de la clientèle estivale conséquence logique des projets en cours de négociation. Mais ceci n'a pas suffi pour faire front uni !   

Il y aura des parkings payants à Ouistreham...


"... La commune n'a plus les moyens de faire autrement que de mettre des parkings payants  d'avril à septembre avec 1/2 heure gratuite pour les habitants". Romain Bail a réaffirmé sa volonté de ne pas détruire le commerce à Ouistreham. Il affirme même qu'il a rempli son contrat en pariant sur l'avenir à Ouistreham même avec des parkings payants ! Cela ne fera pas fuir estivants et touristes, n'engendrera pas la baisse des recettes du casino. De toute façon, même si l'opération ne s'avérait pas rentable, le contrat ne lui permettra pas de revenir en arrière !!! conclut-il.


A vous de juger amis lecteurs. Irez-vous mettre vos pièces dans les parcmètres pour aller au marché, à la plage, à la banque, faire des achats rue de la mer ? Certains commerçants manifestaient le 28 septembre dernier. Ils doivent se sentir lâchés ... pas par LPB !   

11 octobre 2015

Michel Cabieu ou...quand on n'aimait pas les Anglais...

Tonton Bédouin raconte...

Il fut un temps où les Anglais n'étaient pas les bienvenus sur "the plage to be"*, pas en 2015, bien sûr, quand, à peine remis de leur traversée du Channel, on les voit dévorer avec ravissement leurs moules-frites arrosées de jus d'orange à la terrasse de "la Marine", pas en 1944 quand ils étaient si beaux sous leur béret vert ou leur casque en forme de plat à barbe et qu'ils venaient nous libérer. Non, c'était à l'époque des "Goddons", des "habits rouges", de "l'ennemi héréditaire", bien avant l'Entente cordiale, quoi. Et dans ces années lointaines, quand "l'anglais débarquait", il fallait plus qu'une Vania pour l'arrêter! Il fallait au moins un Michel Cabieu !
(Pour les plus jeunes, attention, le Cabieu n'est pas une marque de serviettes hygiéniques ni de tampons périodiques, c'est un pur héros ouistrehamais! et pour les encore plus jeunes, ce qu'on appelait le "débarquement des Anglais", c'est ce qu'on surnomme aujourd'hui...les "ragnagnas").

Un brave sergent

On est en 1762 sous le règne de Louis XV, la France est de nouveau en guerre contre l'Angleterre, depuis six ans. Les côtes normandes sont menacées et bien mal défendues, un poste de garde à Sallenelles, un autre à Ouistreham à la pointe du Siègeun troisième à Lion sur Mer mais les canons sont inexistants ou mal entretenus et les gardes-côtes rarement payés et trop peu nombreux. Michel Cabieu est l'un de ceux -ci, au grade de sergent. Il a trente deux ans. Il complète sa maigre et hypothétique solde en se louant pour des travaux agricoles.


L'ancien corps de garde de la Pointe du Siège, reconverti en oratoire Notre Dame des Dunes et détruit pendant la dernière guerre. C'est sans doute celui dont Cabieu assurait la défense en 1762.

Il existe plusieurs récits de son exploit. On tentera d'en faire la synthèse mais toujours est-il qu'en cet après midi du 12 juillet, une escadre anglaise mouille à peu de distance de l'embouchure de l'Orne, résolue à s'emparer de quelques vaisseaux marchands stationnés non loin de là. Le paysage n'est plus du tout le même aujourd'hui, pas de canal bien sûr et un fleuve côtier capricieux aux nombreux méandres plus sinueux encore que la politique municipale actuelle. Un ruisseau, celui de Colleville, aujourd'hui busé, coulait au pied de la falaise à l'emplacement actuel du cinéma, on le franchissait par deux ponts; il servait de défense naturelle au village et d'exutoire aux marécages qui séparaient le bourg de la mer.

L'embouchure de l'Orne en 1750
(Archives Départementales du Calvados)

L'exploit

Selon les récits, Cabieu est seul ou accompagné d'un tambour, également sacristain et crieur public, un certain Lelièvre, ivre-mort au demeurant, voire de trois ou quatre soldats rapidement débandés. Mais lorsque la troupe d"habits rouges" débarque, il est bien seul. C'est alors qu'il lui vient une idée de génie, il va mettre l'obscurité et sa connaissance du secteur de son côté. Saisissant le tambour abandonné par le sacristain, il bat la charge, tire des coups de fusil, donne des ordres à une troupe imaginaire et abondante, va bruyamment d'un endroit à un autre, fait résonner des ses talons le pont qui enjambe le ruisseau de Colleville. Bref, il donne l'impression aux Anglais qu'ils ont en face d'eux non pas un seul garde-côtes mais une troupe vaillante et prête à en découdre. La ruse fonctionne et les assaillants battent en retraite, laissant même un blessé sur le terrain, un officier vraisemblablement atteint par un des tirs de Cabieu, qui, magnanime, lui accordera les premiers soins. On raconte que le captif fut échangé le lendemain contre quelques prisonniers détenus à bord des navires anglais. On peut imaginer aussi que les Anglais revenus de leur méprise hésitèrent à reprendre l'assaut, des renforts étant vraisemblablement en route depuis Caen. Ouistreham et la région sont ainsi quasi-miraculeusement sauvés, les Anglais ne reviendront plus avant longtemps et quelques années plus tard, des fortifications, les fameuses redoutes seront édifiées. Mais c'est une autre histoire que Tonton Bédouin contera un jour...En attendant continuons avec Michel Cabieu...

Gloire et honneurs

Première récompense, une pension annuelle de cent livres de la part de Louis XV, portée à trois cents livres par Louis XVI mais, malheureusement, plus versée à partir de 1788. Mais l'exploit de Michel Cabieu avait marqué les représentants du Calvados à la Constituante puis à la Convention. C'est ainsi que les députés Gérard de Cussy, puis Oudot évoquèrent devant les Assemblées, le cas de Cabieu en 1790 et 1794. Un secours immédiat de six cents livres en 1794, puis une rente annuelle viagère de la même somme en 1796 furent consentis au valeureux sergent alors dans la misère. Fut-il nommé général à titre honorifique par la Convention, peu avare de grades ronflants, ou gagna t-il ce surnom grâce au passage du général Hoche dans la commune qui vint faire connaissance du héros en rejoignant son commandement à Cherbourg et qui lui remis à cette occasion, en signe d'hommage, ses propres épaulettes et son sabre ? En tous cas, l'ancien sergent des gardes-côtes ne fut plus connu que sous le nom de Général Cabieu... L'historien François Boisard, dans un ouvrage paru en 1848, affirme, d'ailleurs, l'avoir rencontré portant ces fameuses insignes.


La plaque commémorative apposée en 1929  à l'emplacement supposé
du fait d'armes, aujourd'hui, avenue Michel Cabieu

Cabieusaines, Cabieusains

Mais mieux encore,il s'en est fallu de peu que la commune de Ouistreham ne change de nom en 1794, en thermidor An II comme on disait alors. Emporté par son éloge du valeureux sergent, le conventionnel Oudot demanda à la Convention  d'accorder en faveur de Cabieu, non seulement une pension, mais de donner son nom à la commune. Imaginez les belles pancartes "Cabieu-Riva-Bella", ça aurait eu de la gueule, il serait heureux, notre maire, lui qui aime changer le nom de la commune sans concertation... Bon, la Convention n'a pas suivi, on respire !

Michel Cabieu meurt en 1804

A 74 ans, dans sa maison au n° 15 de la rue Carnot, le 4 novembre. Il laisse une veuve et deux filles, plutôt dans le besoin car la pension viagère n'est pas réversible. Il sera inhumé dans le vieux cimetière près de l'église Saint-Samson, dont il ne reste plus rien aujourd'hui. L'ancienne rue du port porte son nom depuis les années vingt comme la salle des fêtes devenue cinéma. La fanfare de Ouistreham et une autre rue à Caen perpétuent le souvenir tenace d'un brave homme courageux qui tint une nuit entre ses mains le destin de son village.


Plaque commémorative apposée sur la façade de la maison où il mourut
le 13 brumaire an XIII  (4 novembre 1804) à l'âge de 74 ans.
Curieusement la plaque lui accorde un jour de vie supplémentaire


Cérémonie d'inauguration de la plaque de l'avenue Michel Cabieu
le 29 septembre 1929, le jour de la saint-Michel.

On reconnait à droite, de dos sous son chapeau melon, Henry Chéron, alors ministre des finances et sénateur du Calvados, pendant que le maire Alfred Thomas prononce son allocution. En arrière-plan le porche de la toute récente salle des fêtes, aujourd'hui cinéma Michel Cabieu.