23 mai 2015

Retard à l’arrivage pour le Capitaine Bourgnock !

Amis lecteurs, amies lectrices, autant vous prévenir d’emblée : la nouvelle qui va suivre va certainement vous gâcher la journée, ou pire encore, vous plonger dans une profonde dépression, mais notre devoir éditorial et notre intégrité professionnelle nous obligent à, malgré tout, vous annoncer cette terrible nouvelle : votre héros favori, le désormais célèbre Capitaine Yvan Bourgnock, engagé dans une improbable course contre la montre à bord de son catamaran rafistolé, n’arrivera pas à temps à Ouistreham le 13 juin prochain ! Oui, vous avez bien lu et, pendant que vous sortez vos mouchoirs pour éponger vos torrents de larmes, nous vous confirmons cette cruelle vérité, aussi douloureuse soit-elle : malgré les promesses de notre bon Maire, malgré la générosité de notre commune qui a versé 25.000 euros à votre marin préféré et prévoit la même somme en prestations, ceci sans compter nos commerçants et industriels qui se sont saignés aux 4 veines le Capitaine Bourgnock n’honorera pas de sa présence la Fête Nautique de notre belle cité balnéaire. 

Explications


Elles sont, hélas, d’une banale simplicité : à l’heure où vous lisez ces lignes, le bateau du Capitaine Bourgnock vient à peine de dépasser l’île grecque de la Crète (lien vers carte), située approximativement à 2.700 milles nautiques de Ouistreham. Sachant que le Capitaine navigue à une vitesse moyenne d’environ 6 nœuds par heure (soit environ 6 milles nautiques), il lui faudrait donc près de 450 heures de navigation (ou 19 jours, si vous préférez) pour arriver en Normandie, à condition évidemment de ne plus jamais s’arrêter et, surtout, de ne jamais dormir ! Certes, nous savons à quel point la résistance et le courage du Capitaine Bourgnock ne sont plus à démontrer, mais les faits sont irréfutables : même en imaginant les conditions les plus favorables, l’arrivée à Ouistreham du nouvel héros de notre Maire ne se ferait pas avant le 20 juin, une semaine après la date prévue…

Hypothèse


Loin de là, chers lecteurs, de nous faire l’avocat du diable, mais nous nous devons, malgré tout, d’envisager toutes les hypothèses, même – et surtout – les plus saugrenues (pour ne pas dire les plus perverses !). Imaginons, par exemple, que notre bon Maire, au vu de l’énergie dépensée pour cet événement, des frais de communication engendrés et de l’argent public gaspillé (pardon, nous voulions dire investi…) dans ce merveilleux projet, mais aussi pour ne pas perdre la face, décide – coûte que coûte – de faire en sorte que le Capitaine Bourgnock et son catamaran accostent à Ouistreham le 13 juin prochain... Comment faire, alors, pour respecter ce délai très - trop - serré, nous direz-vous ? Et bien, rien de plus simple : le Capitaine poursuit, tant bien que mal, sa navigation jusqu’à un grand port méditerranéen, à la fois immense et anonyme (mettons Gênes, ou Barcelone, par exemple), où il accoste en toute discrétion. De là, le catamaran est transbahuté à bord d’un camion, lui aussi des plus banal et des plus discret (rien de plus simple d'emballer un catamaran, comme le montre la photo ci-dessous), accompagné de son marin. Un trajet nocturne plus tard, et l’équipée clandestine débarque au petit matin à Cherbourg, ni vue ni connue. Rien de plus facile, ensuite, de terminer le périple circumplanétaire comme si de rien n’était, avant l’arrivée triomphale sur la plage de Ouistreham, au son des flonflons, sous le regard émerveillé de bonheur de Monsieur le Maire et de son équipe municipale, si fiers de cet exploit.



 

Conclusion



Bien entendu, même si nous n’osons croire en cet invraisemblable scénario, qui déshonorerait pour l'éternité à la fois le monde de la voile et le sieur Romain BAIL, notre vigilance demeure, plus que jamais, active. Nous savons à quel point notre municipalité tient à préserver le peu qu’il lui reste encore d’apparences et de crédibilité, après le récent et hilarant épisode du mondialement célèbre, désormais, "carrefour des 4 stops", et est prête à tout pour y parvenir. Donc, comme le dirait notre bon Capitaine Bourgnock : ouvrons l’œil, et le bon, mille milliards de mille sabords