(1) Là encore pour éviter une répétition parfois lassante, nous avons chercher à remplacer cet adjectif par andré ou raphaël mais outre le fait que ce ne sont pas des adjectifs et que l'Histoire n'y trouverait pas son compte, ça ne voudrait rien dire!
Câtillon ou petit camp
Ce camp ou ce qu'il en reste vous l'avez tous vu lorsque vous empruntez la quatre-voies qui vient de Caen et qui vous conduit dans votre ville préférée. Au lieu dit Câtillon, le petit camp, sur la droite juste avant le dépôt des pétroles, un talus broussailleux s'élèvent au dessus d'un champ cultivé, c'est ce qui reste du vallum qui entourait l'ouvrage. Arcisse de Caumont, l'archéologue normand bien connu, l'antiquaire comme on disait au XIXème siècle, l'évoque ainsi en 1846 dans sa Statistique Monumentale du Calvados: ce camp placé sur le bord de l'Orne (c'était avant le creusement du canal), près de l'endroit où devait aboutir la voie romaine venant de Bayeux, présente la forme d'un carré long. De deux côtés l'enceinte est défendue par un vallum dont la hauteur varie depuis cinq jusqu'à quinze pieds et des autre côtés par l'escarpement naturel du terrain; j'y ai remarqué des fragments de tuiles à rebord. On y a trouvé des médailles romaines...Dans une étude publiée en 1908, un archéologue amateur Edmond Hue décrit et dresse le plan du site qu'il visite soixante ans après de Caumont: Du camp de Castillon (sic), il reste le glacis et une toute partie du rempart sur le front nord Ouest,(...) sur environ une quarantaine de mètres. Les terres du retranchement ont du être rejetées dans l'intérieur du camp. Sur le front sud le glacis n'atteint guère que 1m50 de hauteur maximum. Aujourd'hui, plus d'un siècle après, les choses ne se sont pas arrangées...
Le plan du Câtillon tel qu'il figure dans l'ouvrage d'Arcisse de Caumont
le plan du camp dressé par Edmond Hue en 1907
Des fouilles menées dans les années 1830
Des fouilles y furent menées dans les années 1830 par l'abbé Durand curé de Bénouville, qui était propriétaire du terrain, A. Charma et Georges Mancel. Les méthodes alors en vigueur consistaient surtout à extraire des objets sans réelle étude des vestiges en place. Il est donc assez difficile aujourd'hui d'imaginer ce que pouvait être ce camp d'autant plus que les découvertes archéologiques qui avaient été faites avaient été déposées au Musée de la Société des Antiquaires à Caen et que ce musée a été fortement endommagé en 1944. Quelques objets sauvés ont cependant été confiés au Musée de Normandie à Caen et certains sont présentés au public.
Effroi rétrospectif de Tonton Bédouin qui se dit que si la fameuse poterie portant l'estampille d'Aetius s'était trouvée à la mairie de Ouistreham, elle aurait pu être vendue récemment aux enchères ou tout simplement se retrouver à la déchetterie lors du nettoyage frénétique qui suivit les événements de mars 2014...
Effroi rétrospectif de Tonton Bédouin qui se dit que si la fameuse poterie portant l'estampille d'Aetius s'était trouvée à la mairie de Ouistreham, elle aurait pu être vendue récemment aux enchères ou tout simplement se retrouver à la déchetterie lors du nettoyage frénétique qui suivit les événements de mars 2014...
la fameuse estampille du potier Aetius au Musée de Normandie
Toujours est-il que ce camp était équipé au premier siècle de notre ère du confort le plus en pointe pour l'époque puisqu'il disposait de bains chauffés par un ingénieux système de chauffage par le sol, l'hypocaustum familier aux nostalgiques du dictionnaire Gaffiot...
Un établissement précurseur en quelque sorte du cinq étoiles que nous promet notre Romain à nous...!
Un établissement précurseur en quelque sorte du cinq étoiles que nous promet notre Romain à nous...!
Le Câtillon aujourd'hui
L'histoire de ce camp
On sait fort peu de choses sur l'histoire de ce camp si ce n'est que le lieu fut occupé longtemps après le départ des légionnaires et les invasions saxonnes. Une chapelle y fut édifiée, entretenue par les paroisses de Bénouville, Ouistreham et Saint Aubin. Un vaste cimetière, dont Tonton Bédouin parlera dans une autre chronique, l'entourait qui fut également fouillé par l'abbé Durand mais la chapelle n'était déjà plus qu'un souvenir lorsqu'Arcisse de Caumont l'évoquait en 1846.