29 novembre 2019

Expert en langues ...de bois ?

En relisant un article de "Tendance Ouest", publié le 22 octobre 2019, traitant du procès en appel de Romain Bail  pour son affaire de "faux et usage de faux"  nous avons été surpris par le  paragraphe suivant (lien):

"Quant à son niveau d'anglais, le prévenu affirme "avoir le niveau A2 et avoir passé un an à l'étranger". De quoi maîtriser suffisamment la langue britannique. ..." :

Comme nous sommes consciencieux nous avons été voir à quoi correspondait ce fameux niveau A2 car nous ne sommes pas des familiers de l’Éducation nationale. Et ? 


  A2 : niveau intermédiaire ou de survie


Les niveaux de langues européens ont été définis par le CECRL (Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues). Pour l'anglais l'échelle de référence se décompose en 6 niveaux, basés sur des compétences objectives : la capacité à comprendre ce qui est dit et écrit, à parler, à écrire. (lien)

Pour le niveau A2, niveau intermédiaire ou de survie, l’utilisateur dispose des moyens linguistiques usuels dans le pays où la langue est pratiquée. À ce stade, l’élève peut comprendre des phrases isolées et des expressions fréquemment utilisées en relation avec des domaines familiers. Il peut communiquer lors de tâches simples et habituelles ne demandant qu’un échange d’informations simple et direct sur des sujets habituels. Il peut se situer, se présenter, se diriger, décrire avec des moyens simples sa formation, son environnement et ses besoins immédiats.


Aïe aïe aïe ! Est-il possible que Romain Bail ait oublié son niveau réel ? Oui diront les aficionados ! Non diront les autres ! Oublie t-on sa mention au bac ? Non bien sûr mais on oublierait son niveau d'anglais ? Si on en croit les dires de Romain Bail sur le fait qu'il ait passé un an en Grande Bretagne à enseigner l'histoire anglaise à des enfants il devrait avoir le niveau C2. En effet les niveaux C se situent au-delà du champ scolaire. 

À ce stade, un élève peut comprendre une grande gamme de textes longs et exigeants ainsi que saisir des significations implicites. Il peut s’exprimer spontanément et couramment sans trop souvent chercher ses mots. Il peut utiliser la langue de façon efficace et souple dans la vie sociale, ou académique et ultérieurement, dans sa vie professionnelle. Il peut s’exprimer sur des sujets complexes de façon claire et bien structurée. Le niveau C2 est le degré le plus élevé de la compétence dans une langue apprise en tant que langue étrangère.

En conclusion, a-t-il confondu A2 et C2 ? 

Ambiguïté, langue de bois ? Il aurait dû tourner 7 fois la langue dans sa bouche avant de parler le Romain, lui qui a la langue bien pendue !

Agrégation ou non ?    


Outre le niveau d'anglais annoncé lors du procès en appel du 21 octobre dernier, plusieurs lecteurs nous ont interpellés afin de savoir si Romain Bail était agrégé ou non. Question surprenante à laquelle nous ne pouvons répondre ! Eh oui nul n'est parfait ! En effet le maire de Ouistreham aurait été interrogé sur son parcours universitaire et professionnel par le président du tribunal. Ceux qui étaient présents dans la cour d'appel l'auraient donc entendu décliner ses différents titres universitaires et les postes qu'il a occupés en tant qu'enseignant.

Il aurait énuméré ses diplômes universitaires et les concours passés dont le CAPES (Certificat d'Aptitude Professionnelle à l'Enseignement Secondaire) puis l'agrégation... ce qui en a étonné plus d'un semble-t-il ! Est-il agrégé ? N'a-t-il fait que préparer ce niveau ? L'ambiguïté est réelle ... Peut-être n'a-t-il pas su tenir sa langue... lui qui n'a pas la langue dans sa poche !  



Évidemment nous n'avons pas la réponse. Seule l'administration elle-même ou les condisciples de R. Bail peuvent y répondre... Nous nous donnons notre langue au chat !        

03 novembre 2019

Un questionnaire d'autosatisfaction

L'enfumage des administrés est une technique bien connue en matière de communication. Quand on veut mettre en place un dispositif ou faire passer un message, on propose alors aux personnes concernées, un questionnaire orienté qui a pour objectif de transférer la responsabilité de cette mise en place sur les personnes interrogées ou de leur délivrer un message orienté. Un enfumage politique ! Nous avions déjà subi ce petit jeu en 2015 avec un questionnaire élaboré pour Brive et la technique est reprise aujourd'hui par R. Bail pour sa campagne électorale. (lien)


Participez à l'avenir de Ouistreham ?


"Notre parti c'est notre ville" est le nom de la liste en cours de constitution, issue de l’actuelle majorité municipale de Romain Bail. Elle est à la manœuvre pour faire réélire ce maire déjà condamné et empêtré dans d'autres affaires judiciaires. Ce comité de soutien lance une consultation auprès des habitants afin d’élaborer le programme qui sera proposé lors des prochaines élections municipales en mars 2020 et il ne s'embarrasse pas de préjugés. Mensonges et approximations sont à l'ordre du jour !

Le questionnaire distribué dans la ville est un questionnaire d'autosatisfaction où la vérité est oubliée. Dès le départ on triche ! Par exemple en demandant de répondre au questionnaire du "comité de soutien à Romain Bail pour Ouistreham Riva Bella" ! Cette ville n'existe pas ! Elle n'a jamais existé. La ville s'appelle Ouistreham et la justice a entériné cette décision. Seul le quartier de Riva Bella peut prétendre à ce nom, à ce noble label touristique dirons-nous. Faire croire le contraire est une imposture ! 

Des messages subliminaux    


Que ce soit en matière d'environnement, de sécurité, de développement économique... le questionnaire n'a qu'un seul but ... maquiller la vérité, attribuer au maire des lauriers qui ne sont pas les siens ou encore s'approprier le travail des autres. Prenons deux exemples :
  • les migrants sont dans la rubrique sécurité ! Beau message subliminal qui laisse à penser que les auteurs du questionnaire flirtent avec l'extrême droite ?
  • la ville a construit 300 logements sociaux pour les Ouistrehamais : la ville a effectivement vu se construire 300 logements mais seulement 129 logements sociaux qui ne sont pas tous affectés aux habitants (20% généralement) ! (source : lien page 14 du budget primitif 2019 de la ville)
Vous comprenez, avec ces deux exemples, la tentative d'enfumage, de désinformation du lecteur du questionnaire ! De nombreux thèmes sont ainsi proposés aux Ouistrehamais dans ce questionnaire portant sur l'environnement, la sécurité, les séniors, la jeunesse, le social, les finances, le sport, le développement économique, la patrimoine et la culture, l'attractivité touristique, le cadre de vie et pour finir Caen la mer. Les questions sont très souvent fermées, on répond alors par oui ou non mais certaines sont ouvertes et dans ce cas vous avez quelques lignes pour donner votre avis.   


Voilà une campagne électorale qui commence bien mal, ce qui n'est pas pour nous étonner venant d'un tel personnage.

 

Décryptons  et rétablissons la vérité 


Pour rétablir la vérité étudions quelques points du questionnaire particulièrement critiques.


  • Environnement : le vélo au cœur de la politique de R. Bail ? Rappelez-vous notre article d'octobre 2016 (lien). A l'époque les pistes cyclables étaient malmenées. L'effort de la commune est tout récent dans ce domaine et il est bien modeste avec des fonds du département très souvent ! Les pesticides abolis ? Mais c'est une obligation légale qui ne doit rien au maire ! Quant au projet de passerelle sur l'estuaire c'est une ambition de Caen la mer et la communauté voisine Normandie-Cabourg-Pays d'Auge à l'initiative de Olivier Paz, maire de Merville-Franceville .
  • Sécurité : Nombre de caméras de vidéo-protection sont en panne depuis des mois dans différents endroits. Le but de la mairie est de passer à la vidéosurveillance ! D'autre part évoquer dans ce thème "sécurité", les migrants, est pour le moins scandaleux car il laisse entendre que insécurité = migrants. Également, en évoquant 320 migrants en 2017, chiffre très gonflé, et 35 aujourd'hui, le questionnaire relie cela à la politique de fermeté de R. Bail devant le phénomène migratoire. C'est là aussi scandaleux : rappelons-nous des commentaires acerbes de l'élu concernant les associations humanitaires qui allaient créer une fixation des migrants sur la commune. Il avait d'ailleurs verbalisé à tort une quinzaine de personnes qui apportaient leur aide et a été jugé et condamné en correctionnel pour cela. Nous savons tous que son inefficacité a été totale en la matière, il n'assiste d'ailleurs que très rarement aux réunions sur ce thème à la préfecture. Seule son inhumanité restera dans les mémoires (ramassage des duvets et des tentes en plein hiver, fermeture des toilettes...) (lien). La baisse du nombre de migrants n'est que la résultante du contexte géopolitique et des contrôles aux frontières qui se sont intensifiés.
  • Développement économique : On voudrait nous faire croire qu'un Tiers-Lieu- Maison des Associations va entrainer un développement économique en favorisant démarches entrepreneuriales et vie associative ! Du vent ! Quant à la récupération de certains services au sein de la mairie c'est la conséquence d'une gestion à courte vue, d'un engagement très insuffisant pour conserver un distributeur automatique de billets, d'un besoin de vendre les locaux de la poste à une agence immobilière... La base de maintenance liée au parc éolien auquel le questionnaire fait allusion n'est nullement du ressort de R. Bail mais du syndicat des Ports Normands dont le représentant régional ouistrehamais est Raphaël Chauvois depuis 8 ans. De la modestie Mister Bail !
     
  • Attractivité touristique : les planches en moabi sur le front de mer nous sont présentées comme une attraction touristique ayant eu un prix national ! En fait c'est un prix régional de "La Revue des collectivités locales (RCL)" dans la catégorie "Attractivité" (lien). Mais cette attractivité touristique de la ville à laquelle il est fait allusion a été entachée par les parkings payants qui ont fait fuir de nombreux Caennais vers les communes voisines. Pas de questions sur le thème du stationnement payant dans le questionnaire sinon pour se féliciter de l'action du maire qui a réussi à obtenir de Indigo que les Ouistrehamais puissent garer une voiture en front de mer GRATUITEMENT. Quelle magnanimité ! Quelle objectivité !
    • Culture et patrimoine : On croit rêver quand on lit que R. Bail a souhaité une montée en gamme de l'offre culturelle et événementielle avec le Dansoir, des conférences, le soutien associatif ... Le Dansoir mérite un article à lui seul qui sera publié prochainement. Si les conférences sont une bonne chose on ne peut pas dire qu'elles aient été très nombreuses pendant ce mandat et le soutien associatif a brillé par les coupes budgétaires qu'il a endurées ! La création d'une deuxième salle au Cabieu sera le fruit des travaux et des recherches des bénévoles du cinéma avec une modeste contribution de la mairie (20% de l'investissement). C'est d'ailleurs la proximité des élections qui a favorisé le changement d'attitude du maire sur ce point (lien) (lien). A noter que dans le budget primitif 2019, on ne parle que d'étude concernant le Cabieu (lien p. 5). La méfiance est de mise.
    • Cadre de vie, proximité : Les comités de quartier ont brillé par leur inefficacité. Le remplacement des luminaires est dû au SDEC (Syndicat Départemental d’Énergies du Calvados) et on s'en félicite ! C'est dans cet item que l'on trouve les 300 logements sociaux créés par la ville ! La réalité est moins spectaculaire puisque la mairie elle-même en annonce 129. La plantation de 600 arbres relève de la légende par contre l'arrachage d'arbres, lui, n'est pas une légende. La cantine bio ? Là aussi une hypertrophie de la réalité !    
    • Caen la mer et Europe : R. Bail a obtenu 1 million d'€ de l'Europe !  Mensonge éhonté ! Seules les régions ont accès à une large gamme de financements européens. Quant aux collectivités territoriales (comme Caen la mer) elles sont également éligibles à une palette de fonds sectoriels visant à mener des projets d’envergure européenne dans des domaines spécifiques tels que l’environnement ou l’innovation. Voici donc une nouvelle désinformation ! Le soutien massif de la ville à Caen la mer est également une légende ! Joël Bruneau a viré Bail de la vice présidence "Tourisme" à Caen la mer (lien) pour le remplacer par le maire de Colleville-Montgomery (lien). Rappelons qu'à l'été 2016 Romain Bail, alors vice-président de Caen la mer en charge du tourisme et du littoral, avait déserté la station balnéaire en plein été pour les États-Unis pendant plus d'un mois avant de prendre ses vacances. La ville s'interrogeait alors sur son avenir avec un maire fantôme...(lien).

    Ce qui n'est pas dit sur les finances

     


    Évidemment le questionnaire n'aborde pas le million d'€ perdu pour le Centre des Relations Franco-Britanniques, les frais de justice cachés malgré les demandes de l'opposition, les études inutiles, les gaspillages divers en voyages, réceptions, le fiasco des parkings payants, les PV mis à tort et à travers ... Mais le point le plus contestable du questionnaire est celui des finances ! Parler de désendettement de la ville est une imposture quand on sait que les renégociations de prêts n'ont fait qu'alourdir la dette de plus de un million d'€. De plus, affirmer que la commune n'a pas fait d'emprunt, alors que par le biais de montages divers (DSP, crédit bail...) elle a fait des emprunts déguisés  pour près de 7 millions d'€ est clairement mensonger. Point d'information ou de questions sur les budgets "sur le fil du rasoir" malgré les ventes massives de biens communaux. Il faut aussi dénoncer cette perversité qui consiste à parler de la baisse de la part communale de la taxe foncière en 2019 sans parler de la suppression pure et simple des abattements de la taxe d'habitation, votée en septembre 2015, qui a alourdi globalement la pression fiscale. C'est insidieux, hypocrite et fallacieux. 


    Voilà une campagne qui démarre bien mal. Loin de l’idéal du citoyen électeur éclairé et raisonné, cette campagne de Romain Bail vise surtout à galvaniser une partie de l’électorat en lui faisant oublier les affaires, en lui présentant des spéculations sans réelle valeur informative ou des allusions douteuses.