18 novembre 2017

Papier recyclé

On glose et glosera longtemps encore sur l'affaire du faux courrier, email ou lettre, "adressé" à Romain Bail par le Normandy Memorial Trust et lu théâtralement en Conseil le 4 septembre dernier. On ne reviendra pas sur l'authenticité discutable du document puisque la presse régionale écrite et télévisée s'est emparée de l'affaire et que notre blog a déjoué et dénoncé dès le début la tartuferie dont les Ouistrehamais pourraient être les victimes. Mais loin de tenter de nous immiscer dans l'enquête judiciaire en cours ou de jouer les Rouletabille, Miss Marple ou autre Hercule Poirot, nous oserons proposer  cependant une tentative de résolution de l'énigme.

En mai fais ce qu'il te plait !


Ouest-France dans son édition du 17 mai dernier (https://www.ouest-france.fr/normandie/caen-14000/un-memorial-britannique-colleville-ou-ver-sur-mer-4995223relate le projet bien avancé d'un mémorial britannique à Colleville ou à Ver-sur-Mer et cite les propos de Romain Bail qui s'exprime en tant que vice président chargé du tourisme et du littoral à Caen la Mer. Souvenez-vous..


  


La légitimité de Romain Bail à s'exprimer sur ce projet n'était pas contestable, il est vice-président de la communauté urbaine et le mémorial situé sur la côte, peut-être à Colleville Montgomery, commune membre de Caen la Mer, rentre incontestablement dans ses compétences. L'article fait la part belle au Normandy Memorial Trust qui porte le dossier et qui s'est assuré du financement entièrement à la charge du Royaume Uni. On peut donc tout à fait imaginer que le vice-président de Caen la Mer ait reçu un courrier du Normandy Memorial Trust fin avril ou début mai l'assurant de sa participation pleine et entière, un courrier signé Alastair Dutch alors en fonction. Peut-être que ce courrier ou sa copie figure quelque part dans un dossier de la communauté urbaine. Une lettre qui ressemblerait comme un double à celle lue en Conseil le 4 septembre, comme un double certes... mais avec une date différente ! De quoi se réjouir en effet mais pour Colleville ou Ver-sur-Mer ! Pas pour Ouistreham car il n'est nullement question du Centre d'Interprétation riva-bellien et pour cause ! Le projet n'est pas encore finalisé, l'architecte pas encore désigné, l'équipement pas encore chiffré ! Mais une belle lettre comme ça, ça fait rêver et ça se conserve précieusement ! Pour re-servir..., le cas échéant. Et le cas écherra !

Bidouille et recyclage


Arrive le Conseil de septembre et comme dit le dicton, "en septembre si trois jours il tonne, c'est un nouveau bail pour l'automne"... Bref le 4 septembre, il faut désigner l'architecte, ouvrir les crédits et arrêter le financement. On a beau détenir des engagements de principe de Caen la Mer, du département et de la région, il faut quand même évoquer la participation de la commune fixée à un seuil minimum de 20 %. Compliqué à trouver avec des finances exsangues et une ouverture promise pour 2019 ! Il faut faire vite, éblouir et emporter l'affaire. Et là, tour de passe-passe, on exhibe, on distribue, on fanfaronne, on lit ce fameux courrier "daté" du 23 août devant une majorité tout acquise ! C'est une hypothèse bien sûr ! Mais relisez le fameux courrier, il n'est nullement question du projet ouistrehamais mais du projet de mémorial britannique. Ce pourrait-il donc être un courrier du mois de mai dont la date a été modifiée ?


Damned!


La ficelle dans ce cas est sans doute un peu grosse. L' étonnement vite balayé d'une conseillère de l'opposition, on croit en rester là. Mais d'autres doutent et se renseignent, la presse est alertée, la justice s'en saisit. Le pot aux roses est découvert.

Grain de sable dans ce stratagème, coup de théâtre digne d'un polar, le faussaire n'a pas pris la peine de vérifier que le signataire du courrier avait cessé ses fonctions en juillet et ne pouvait donc signer le 23 août ! Pas de chance!


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