Malouin d'origine Jean Morel est né en 1922 à Paris. En 1939 il est
à l’école des Mousses pour préparer son engagement dans la Marine nationale
lorsque la dernière guerre éclate. Opérateur radio, il refuse l’occupation
allemande et le 2 juillet 1940, il embarque à bord du sablier «Pourquoi
Pas» à Carantec dans le Finistère. Il fait partie des premiers Français à
quitter leur pays, en juin-juillet 1940, à 18 ans, alors que les côtes ne sont
pas encore totalement verrouillées par les Allemands. A Plymouth le 4 juillet,
il se porte volontaire pour rejoindre les forces navales françaises libres,
basées à Portsmouth et sert à bord du patrouilleur auxiliaire “La Reine des
Flots”, un ancien chalutier réquisitionné par la France Libre, puis à bord de
l’aviso “Arras”.
A Portsmouth au cours de ses visites au dépôt de
Portsmouth, il rencontre Philippe Kieffer qui cherche un radio pour sa future
unité commando. Volontaire pour participer à ce projet il réussit le redoutable
stage de formation des commandos à Achnacarry en Ecosse. Jean Morel intègre ainsi la Troop 1 et suivra
une formation de parachutiste. Le 5 juin 1944, avec le n°4 Commando il quitte
l’Angleterre à bord du chaland de débarquement n°527 et participe à l’opération
Overlord. Le 6 juin, Jour J, il participe à l’assaut de la première vague à Sword
Beach face à Colleville-sur-Orne (aujourd’hui Colleville-Montgomery) avant de
poursuivre la conquête de Ouistreham.
Après Ouistreham, Jean Morel atteint successivement
Bénouville et Ranville, après avoir traversé le Pegasus Bridge sous le feu des Allemands. Il
participe ensuite au combats d’Amfreville où les commandos français tiennent la
ligne de front pendant plusieurs semaines. Grièvement blessé par balles au
ventre et à la jambe lors des combats de Bavent le 18 juillet 1944, il est
évacué du front. Néanmoins son
état de santé ne lui permet pas de réintégrer son unité ou de
poursuivre les combats.
Après une longue période de convalescence, il est
démobilisé à Cherbourg en 1946. De retour dans la vie civile il exerce différents
métiers tels que démineur ou électricien. Il ne reviendra en Normandie
qu’à compter de 1983, après une longue période durant laquelle son passé de
commando est resté sous silence. Lors d'une visite de Jean Morel au musée n°4 que Commando à Ouistreham notre ami Léon Gautier a repris contact avec lui. Léon s'est d'ailleurs battu pour que l'action de Jean Morel dans les commandos soit reconnue et lui permette de toucher ses indemnités d'ancien commando non versées car il avait omis de passer la visite obligatoire de démobilisation ! Depuis, il a régulièrement participé aux
commémorations du Jour-J sur notre côte.
Résidant à Saint-Malo, il a été élu “Malouin de
l’année 2014” par le journal du Pays Malouin à l’occasion du 70e anniversaire
du débarquement de Normandie. Le 15 septembre 2014, il a reçu les insignes
d’Officier dans l’ordre de la Légion d’Honneur.
Il est décédé à l'âge de 97 ans, dans la nuit du
23 à 24 novembre et c’est à Ouistreham, près de l'endroit où il avait débarqué
en 1944, que Jean Morel a été inhumé.
Monsieur Jean Morel que notre reconnaissance d’avoir aidé à la libération de notre pays vous soit éternelle. Votre engagement si jeune, votre courage, votre abnégation forcent notre admiration. Nous n’oublierons jamais
ce que vous avez fait. Puissions-nous nous montrer dignes de
votre exemple. Reposez en paix
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