Ouistreham Riva Bella ou Ouistreham ?
« Il y a une volonté de faciliter la cohésion sociale, de ne plus opposer les administrés qui vivent au bourg et au port à ceux de Riva-Bella, le quartier le plus chic de la ville », disait Romain Bail (lien) en décembre 2014 lors d'un interview pour justifier le changement de nom de la ville, Ouistreham devenant alors Ouistreham Riva Bella ! Curieux raisonnement ! Mettre en avant un quartier en le juxtaposant au nom de la ville c'est reconnaitre son importance aux dépens des autres, non ? Pas le meilleur moyen de rassembler les administrés !
Ouistreham Riva Bella allait donc devenir la nouvelle "riviera" du Calvados juste en changeant son nom ! Il est comme cela Romain ! Il fonce, il change le nom de la ville, il met de nouveaux panneaux à l'entrée de la cité le 6 octobre 2014 quel qu'en soit le prix puis il fait les démarches administratives. "On prend les devants pour montrer notre volonté à l’État et montrer que
la ville appartient à ses habitants" avait-il affirmé au journal Liberté. C'est l'art de s'affranchir de la loi ! Puis d’ajouter
pour ses détracteurs : "j’aimerais que tout le monde s’y associe de
manière constructive pour aider la ville et pas dans une logique
critique pour servir son nombril" (lien).
Si LPB avait écrit un article en 2014 sur cette attitude contraire à la loi (lien) (lien) c'est que tous les textes le montrent, une ville change très facilement le nom de ses rues mais pas son propre nom même lorsqu'il frôle le ridicule (comme Andouillé, Simplé, Bouzillé, Corps-Nuds, Lataule ou encore le célèbre Montcuq !). Les demandes de modification fondées sur des considérations d'ordre
touristique ou économique sont toujours rejetées. Actuellement nombre de demandes concernent des communes qui fusionnent (Cherbourg en Cotentin, La Hague...).
Ce passage en force de Bail, sans consultation de la population, n'a abouti qu'à un échec masqué pendant 6 mois car c'est en février dernier que la préfecture avait informé la mairie du refus de l’État d'entériner ce changement de nom comme le rapporte Ouest France dans son édition de du 27 septembre. (lien)
En 2014 une spécialiste dont les connaissances sont aussi grandes qu'incontestables avait répondu à une question que beaucoup de bédouins se posaient "Pourquoi pouvait-on mentionner Ouistreham Riva Bella sur toutes sortes de documents officiels autrefois et voir cette dénomination disparaitre ? En réponse elle nous apprenait les éléments historiques suivants :
Ce passage en force de Bail, sans consultation de la population, n'a abouti qu'à un échec masqué pendant 6 mois car c'est en février dernier que la préfecture avait informé la mairie du refus de l’État d'entériner ce changement de nom comme le rapporte Ouest France dans son édition de du 27 septembre. (lien)
Ouistreham et Riva Bella, des RV manqués
En 2014 une spécialiste dont les connaissances sont aussi grandes qu'incontestables avait répondu à une question que beaucoup de bédouins se posaient "Pourquoi pouvait-on mentionner Ouistreham Riva Bella sur toutes sortes de documents officiels autrefois et voir cette dénomination disparaitre ? En réponse elle nous apprenait les éléments historiques suivants :
- Le 24 janvier 1869 une délibération du conseil municipal fait état d'une pétition présentée par des propriétaires du "hameau des bains" (nom de Riva Bella à l'époque) pour appeler ce hameau "Riva-Bella". Le conseil municipal n'a pas donné de suite à cette pétition au prétexte qu'il ne souhaitait pas scinder la commune entre bourg et rivage. A noter que les pétitionnaires ne demandaient que le changement du nom du hameau. (source : archives numérisées du Calvados)
- Plus tard "Riva-Bella" se retrouve dans nombre de documents. En 1881 il apparaît dans des listes nominatives et est employé en tant que toponyme dans les délibérations municipales. On parle de "hameau de Riva-Bella" ou de "lieu-dit de Riva-Bella". Notre expert n'a pas trouvé de délibérations spécifiques pour adopter ce nom de Riva-Bella.(source : archives numérisées du Calvados)
- Une nouvelle demande a été formulée au conseil municipal du 21 mai 1930. Par délibération municipale de ce même jour, le conseil municipal de Ouistreham demande aux pouvoirs publics d'officialiser la réunion des noms de Ouistreham et de Riva-bella. Cette démarche n'a jamais abouti et la réunion des deux noms n'a jamais été officialisée.
- En fait l'administration française n'emploie dans ses services que le nom de Ouistreham que ce soit le conseil général, les archives départementales, les recensements de population, le cadastre, l'enregistrement, les hypothèques... Cependant les vocables de Ouistreham-Riva-Bella, voire Riva-Bella seul, sont très souvent employés dans le cadre touristique. Ils symbolisent, la station balnéaire, la plage mais aussi un quartier habité, dynamique, aux belles villas. Les cartes postales anciennes en témoignent. A titre d'exemple :
La gare de Riva-Bella disparue maintenant
Merci mille fois à JG
La réaction de R. Bail à ce refus
A ce refus de l’État d'entériner le changement de nom de la ville le maire réagissait le 27 septembre sur sa page Facebook :
Nous ne retiendrons qu'une chose : quand on fait
les choses n'importe comment, on se plante. Et c'est un nouveau
camouflet qui est infligé à R. Bail. Qu'on parle ou non de Ouistreham-Riva-Bella depuis les
années 30 ou de la naissance de Bouddha ne change rien à l'affaire : on ne décide
pas de renommer une ville comme on végétalise un parking ! Le protocole, mon
bon m'sieur ! La procédure ! La loi, quoi !
Quant à parler de démocratie locale bafouée ... c'est faux car aucune consultation de la population n'a été faite ! C'est une décision unilatérale de la mairie annoncée, pour faire le buzz, dans le cadre de la foire de Caen en 2014, ratifiée après coup par le conseil municipal !
Dans son envolée verbeuse ci-dessus, Bail réussit quand même à écrire que Riva-Bella fut créée en 1866 et que depuis toujours on parle de Ouistreham-Riva-Bella...! L'éternité à défaut d'avoir une fin a donc un début si elle a commencé en 1866 !
Pour en savoir plus
- Jean Provost qui a écrit "Histoire de Ouistreham : des origines à 1939", (Imprimerie Lafond, Caen, 1976) a toujours parlé de Ouistreham dans ses ouvrages et dans les articles qu'il faisait dans les bulletins municipaux.
- Sous la mandature de André Ledran, un ouvrage historique collectif a été édité en 1994 par l'OMAC qui porte le nom de "OUISTREHAM RIVA-BELLA".
et qui va payer les panneaux ? encore nous !
RépondreSupprimerVoilà ce qui se passe quand on prend les devants, qu'on veut aller plus vite que le moulin.
RépondreSupprimerSans parler de l'argent inutilement dépensé pour des panneaux qui ne seront jamais posés.
Depuis toujours, j'ai entendu et utilisé ces 3 termes, désignant les 3 grands secteurs de la ville :
RépondreSupprimer- "Le Bourg" : les ouvriers, les petites gens
- "Le Port" : les bateaux, les marins-pêcheurs
- "Riva" (ou "Riva-Bella", plus officiel) : la plage, le casino, les grands restos et les maisons chics
+ "Le Bourg" : une bonne partie des fermes, aussi.
RépondreSupprimerMais comme il n'y en a pratiquement plus aucune encore en service... on a tendance à les oublier un peu, avec le temps.
Pourtant, je me revois, gamin, allant à l'école (en primaire), des fois, trouver les vaches de la ferme Bisson (le Petit Bonheur, maintenant le service technique de la mairie) se balader dans la route, car elles avaient pris la poudre d’escampette... Et la mère Marie qui cavalait derrière en braillant, avec son accent polonais, pour les faire rentrer au bercail.
A cette époque, il ne passait environ qu'une à trois voitures par heure dans la rue du Petit Bonheur (ma rue), au point qu'on pouvait même y jouer au tennis sans déranger la circulation.
Ou, encore, plus tard, avec l'arrivée du changement d'heure été/hiver, l'entendre rouspéter les clients, venant chercher leur lait et/ou leur beurre, arriver une heure plus tard : "Mais les vaches, elles, ils faut qu'elles soient traites à heure fixe. Elles en ont rien à faire de votre changement d'heure !"... Ben, oui : laissez les vaches une heure de plus pour être traites, les mamelles pleines de lait à en avoir mal, et vous aurez droit à un concert de beuglements. Ah, elle était pas toujours facile, la mère Marie, mais là, elle avait bien raison.
Et pis, après, ils faut les calmer ces vaches. Leurs chanter des comptines, ou des airs de classique. Ça, c'était la méthode de ma grand-mère maternelle, qui avait quelques vaches, dans sa petite ferme de Caumont-L'Éventé (La Vacquerie).
Mais tout ça est bien loin, maintenant...