12 décembre 2017

Sûvenirs, sûvenirs ...

Ah que Tonton Bédouin raconte...


Juillet 1961, la saison ouistrehamaise s'annonce sous les meilleurs auspices. Il faut dire que la cité est en plein essor, la Reconstruction s'achève, la nouvelle écluse est en passe de recevoir sa porte aval, le nouveau casino est la distraction dans le vent et ses manifestations rassemblent bien au delà de la station balnéaire.

Le casino reconstruit, oeuvre de l'architecte Pierre Dureuil, reçoit dans sa salle de spectacles au début des sixties de nombreux artistes à la mode. 

Johnny Halliday à Ouistreham


Après Pétula Clark, Sacha Distel ou Juliette Gréco en 1960 , avant Charles Aznavour, Dalida, Gilbert Bécaud ou Fernand Raynaud en 1962, c'est Johnny qui est accueilli au dancing du casino pour un tour de chant comme on disait à l'époque. Un lancement de saison plein de promesses en ce 14 juillet 1961. C'est Paris-Normandie alors quotidien régional diffusé dans le Calvados qui relate l'événement. Johnny Halliday a ouvert à Riva-Bella le défilé des grandes vedettes qui passeront cette saison au Casino municipal et cette entrée a été "sensationnelle". Un mot  à la mode que l'on écrit encore entre guillemets. Ce garçon est extraordinaire, poursuit le quotidien, pour le moins dithyrambique, son dynamisme est communicatif et le public nombreux qui garnissait les tables du vaste dancing a pris une part active au spectacle comme il est de tradition pour cette vedette débordante de talent, a magnifiquement été épaulé par ses accompagnateurs. Si l'enthousiasme du chroniqueur lui fait oublier un instant la grammaire, on ne l'arrête pas comme ça; il poursuit: ...rien ne peut arrêter le rythme infernal et prenant et la nouvelle et l'ancienne vague unirent leurs chaleureux applaudissements pour saluer chacune des interprétations...

La soirée relatée par Paris-Normandie dans son édition du 15 juillet.

Petit clown de mon cœur


Avant que la soirée ne se termine par le traditionnel bal animé par l'orchestre habituel, peut-être celui de José Borghesi, l'idole des jeunes interprétera une vingtaine de chansons comme le petit clown de mon coeur sur des paroles de Richard Anthony, 24 000 baisers (où il proclame, là c'est un peu raté et pas prémonitoire, et lorsqu'une fois centenaire, il me faudra quitter la terre sans même une prière...) ou bien encore Kili watch reprise aux paroles (?) lancinantes du groupe belge les Cousin's. L'artiste  d'à peine dix huit ans et qui n'est professionnel que depuis un an remporte un triomphe. Il a déjà enregistré à l'époque trente six chansons et vendu plus de 1,5 millions de disques. Cinq jours après il signera chez Philips, en abandonnant Vogue et en trouvant un nouvel imprésario en la personne de Johnny Stark.

Johnny sur la scène du casino de Riva-Bella il y a 56 ans...

Les portes du pénitencier


Il s'est en est fallu de trois ans pour que Johnny interprète la version française de The house of the rising sun mais il ne la créa sur des paroles d'Hugues Aufray qu'en 1964... ce qui nous évitera de commettre un anachronisme et d'imaginer que ces portes-là ne se referment prochainement sur l'auteur d'un fake...suivez mon regard...

Sources et illustrations: Paris-Normandie, bulletin municipal de Ouistreham, collection personnelle.

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