08 juillet 2015

Casino Ouistreham : Du Kursall au Groupe Barrière

Dans un précédent article, nous évoquions brièvement le casino qui fut construit sous le mandat de M. Alfred Thomas, maire de Ouistreham de 1919 à 1943 mais bien avant cette période les amateurs de jeux d'argent pouvaient venir jouer dans notre commune.



LE KURSALL 



Au début du siècle dernier, un homme d'affaires parisien M. Roger fit acquisition de divers terrains et dunes en front de mer entre la route de Lion et le boulevard Joffre et de la rue Lamartine jusqu'à Colleville. Promoteur, il créa des lotissements après y avoir fait percer des rues. Visionnaire il créa le premier casino qui se situait à la place de l'immeuble actuel "le Clémenceau" à l'angle de l'avenue Clémenceau et du boulevard de France en face de la Chapelle Sainte Thérèse de Riva Bella.




Cette grande bâtisse ressemblait à un chalet décoré de briques de couleurs alternées avec des motifs décoratifs - bandes et croisillons - de conception "Modern Style" chère à l'époque avec doubles escaliers, galeries couvertes et grand balcon qui fut dénommé le "grand Kursall".  Ce nom d'origine allemande signifiant "salle de cure" fut donné en rapport à la mode des bains de mer née dans les stations de bord de mer à la fin du 19ème siècle.




Hormis  des salles de jeux de boule et de baccarat, une vaste scène permettait d'accueillir des tournées théâtrales et des soirées de gala.


LE CASINO de Alfred Thomas


Le second casino fut construit à l'initiative de M. Alfred Thomas, maire de 1919 à 1943. Ce dernier en était très fier. Les travaux commencèrent en 1929. Il était l'oeuvre de trois architectes et sa construction fut réalisée par un entrepreneur ouistrehamais d'origine italienne M. Olivo Rizzotto. L'inauguration du nouveau casino municipal eut lieu le 27 juin 1931.




Il se trouvait exactement à l'emplacement du casino actuel. Réalisé dans un style néo-normand avec des colombages et des clochetons de style "normand balnéaire"  il avait fière allure. Il devint le fleuron de la station jusqu'à la seconde guerre mondiale. Il comportait des salles de baccarat et de boule ainsi qu'une vaste salle de danse.



                                                         La salle de Baccarat


                                                       La salle de la Boule


                                                      La salle de Danse

Pendant la dernière guerre, il fut occupé par les allemands qui le démontèrent en 1942 pour n'en garder que les sous-sols et quelques marches. Transformé en blockhaus  muni d'une pièce d'artillerie. Après de violents combats, il fut pris par le Commando N°4 sous les ordres de Philippe Kieffer le 6 juin 1944.


:
Après la guerre, ce qui restait de l'élégant casino de style normand fut "récupéré" et après transformations et nouvelles installations,  il pu reprendre du service afin de faire oublier le souvenir de ces années d'austérité.





LE CASINO BARRIERE 

La reconstruction du casino actuelle commença après une querelle juridique qui dura 5 ans. En effet, par contrat conclu en 1928 entre la ville et la société du casino, cette dernière s'engageait à construire à Riva Bella un casino dont elle avait l'usufruit pendant 75 ans et qui serait la propriété de la ville dès l'achèvement de sa construction. Comme le terrain appartenait à la ville, la société avait pour 75 ans la jouissance du terrain.


Par jugement du Tribunal de Caen du 29 janvier 1962, confirmé en appel par la cour d'appel de Caen le 9 Décembre 1963, l'usufruit est réduit à trente ans et la Convention annulée, mais la ville doit dédommager la société qui avait réalisé les investissements en 1928, déduction faite de l'indemnité due par la société pour la jouissance du Casino et des terrains. Et par arrêt du 11 juillet 1966, la Cour d'Appel de Caen condamne la ville à payer à la société du Casino la somme de 1 533 636 F ainsi que les intérêts et dépens.



Débutés en 1955 les travaux durèrent deux ans et lors de son ouverture en 1957, le nouveau Casino se différencia des deux précédents par une architecture très moderne et innovante en béton armé des années 50.



                                       Le nouveau casino dans les années 60


Le casino, qui depuis 1990, a repris au groupe Blanchet la concession, est devenu, depuis cette date, le groupe Barrière. Il vous invite à des après midi et des soirées emplies de diversité :  jeux d'argent,  salles de restauration et un boîte de nuit. En effet, depuis 1992 le Groupe Barrière a obtenu l'autorisation d'exploiter les machines à sous.

Avec 150 machines à sous ainsi que des tables de jeux, boule, Black Jack et roulette anglaise pour éprouver le grand frisson mais attention à la dépendance !





Deux restaurants, "La croisière" où vous pourrez dîner et danser au son d'un orchestre et y profiter d'un spectacle une fois par mois et "le Doris" vous régalera tous les jours midi et soir et le Lounge bar vous permettra de vous désaltérer en contemplant la plage.



                         Restaurant Le Doris avec une vue imprenable sur la plage



Restaurant "La Croisière" et son ambiance feutrée



Et si vous aimez danser, le club-discothèque "le Cercle" vous accueillera pour une nuit blanche les vendredis et samedis soirs de 23h à 5h du matin.

************

En un peu plus d'un siècle, les trois casinos de Ouistreham ont offert des architectures et des styles bien différents. Même si l'actuel n'a pas la beauté et l'élégance des deux premiers, ce que l'on peut regretter, il remplit à merveille sa fonction de distraire les Ouistrehamais et bon nombre personnes des alentours ce qui constitue une source conséquente de revenus pour la commune.

L'arrivée prochaine de parcmètres pourrait voir baisser la fréquentation de notre casino pour d'autres, implantés sur la côte, qui offrent les mêmes distractions sans être obligés de payer pour y aller .....