04 juillet 2015

La baisse des subventions aux associations, texte d'un jeune ouistrehamais

Texte envoyé par un jeune lycéen ouistrehamais 


Dans un précédent article, (voir http://lepetitbedouin.blogspot.fr/2015/05/les-subventions-aux-associations.html ) LPB dressait le constat d'une baisse générale des subventions allouées aux associations ouistrehamaises. Quelles sont les raisons de cette baisse ? Quelles  conséquences  aura-t-elle sur les associations,  sur la ville, sur ses habitants ?



Mais tout d'abord, à quoi servent ces subventions ?



Ces subventions permettent d’assurer le bon fonctionnement d'une association en lui offrant des fonds nécessaires au paiement de nombreux frais comme le renouvellement du matériel, la réalisation de projets, le coût d'inscription pour les compétitions ou concours, la formation d'encadrants et parfois même le versement de salaires (et oui, au-delà des associations, ce sont des emplois qui sont en jeu !).



Chacune de ces dépenses est indispensable au bon fonctionnement de l'association qui se voit donc dans l'obligation de faire des choix lorsque les subventions sont en baisse. Mais que choisir ? Arrêter de financer les frais de formations, et ainsi mettre en danger la continuité dans l'encadrement ? (il est important de souligner que certaines fédérations exigent des encadrants diplômés sans lesquels elles suspendent toutes assurances…). Mettre un terme aux événements qui scandent la vie associative rassemblant des personnes de toutes origines, générations et milieux sociaux ? Limiter le renouvellement du matériel ? Licencier les salariés ? Augmenter le prix des cotisations au détriment des classes moyennes et modestes ? 


Vous l'aurez compris, la baisse des subventions approuvée par la municipalité lors du conseil municipal du 9 avril dernier, aura une répercussion réelle sur les associations et leurs adhérents. Alors pourquoi s'entêter à réaliser des économies au détriment de celles-ci ? Parce que… parce que.. Je cherche une explication valable mais ne trouve pas...Fort heureusement, notre cher Maire nous renseigne sur les causes de cette baisse dans un laconique « y a plus de sous »...souvenez vous, « un euro dépensé est un euro utile »...et qu'en est-il des 25 000 € alloués à Yvan Bourgnon ? 



Le défi d'Yvan Bourgnon serait-il plus important que nos associations ?



Si l'on s'en tient à la logique du « un euro dépensé est un euro utile », le secteur associatif ouistrehamais n'est pas estimé comme « utile », tandis que le périple du Suisse Yvan Bourgnon l'est. Examinons les raisons de cette « préférence ».



Sur le site de la mairie, (voir http://ouistreham-rivabella.fr/mairie/sports-et-nautisme/le-defi-dtvan-bourgnon/), Romain Bail déclare que « le projet d'Yvan porte les valeurs de l’effort et du dépassement de soi, valeurs sur lesquelles la ville s’appuie pour construire son nouvel avenir qu’elle veut maritime et ouvert sur le monde ». Et nos associations ? Ne sont-elles pas porteuses de valeurs démocratiques, républicaines et humaines comme la solidarité, l'entraide, ou le partage ? 


Sur ce même site, il continue l'éloge de SON projet. Pour lui, les quelques 25 000 € jetés à la mer, c'est aussi « Promouvoir la voile, élément identitaire par essence de Ouistreham Riva-Bella, et ainsi promouvoir la ville tout entière et ce à travers les mers et océans qu’Yvan traversera». Romain bail semble oublier que l'activité associative est également une source importante de publicité pour la ville. De ce fait, nos associations, à travers leurs manifestations (retransmises dans les médias, journaux...etc), participent à la visibilité de la ville dans la région. De plus, aider les associations c'est renforcer l’attractivité de la commune ; une ville développant les mouvements associatifs c'est une ville où il fait bon vivre et où l'on est certain que notre famille va s'épanouir.

Monsieur «je suis le Maire», poursuit son argumentaire et déclare qu'il «souhaite que l’ensemble de la population, et notamment les plus jeunes, se mobilise et s’approprie le challenge afin d’en faire un projet commun. Les élèves de maternelle, primaire et les collégiens suivront de près le périple du navigateur». C'est donc pour cette raison que Romain Bail néglige un élément indispensable du développement personnel des jeunes ? Car la vie associative demeure en effet, un facteur essentiel de l'éducation citoyenne grâce aux valeurs qu'elle inculque (effort, dépassement de soi, entraide..) et de la sociabilité qu'elle développe. De ce fait, qui mieux que le sport, l'art, ou encore la musique pour tisser des liens entre les jeunes ? Leur apprendre le respect de l'autre ? Le vivre ensemble et ce, tout en œuvrant pour le bien-être du jeune, valorisé par les activités qu'il pratique (sport, musique, théâtre, arts…) ? Mettre en péril les associations, élément fondateur de l'éducation, est-ce bien cela gérer l'avenir au présent ?

Après la parution de cet article, imaginons que nous obtenions gain de cause, et que la raison revienne à la municipalité actuelle. Elle réaliserait alors que si les associations ne peuvent exister sans l'aide de la ville et se doivent donc de la remercier (souvenez-vous de l’épisode "Ateliers de Danse"… Lire notre article du 3/07/2014), Ouistreham non plus ne pourrait vivre sans ses associations, à qui elle doit son attractivité, sa vie culturelle, son dynamisme et l'éducation citoyenne des enfants. La municipalité devrait donc remercier ce milieu associatif auquel elle doit tant et dont l'utilité n'est plus à démontrer. Mais avec cette baisse des subventions quel message est envoyé au monde associatif ?