Pages

10 juillet 2015

Réflexions douces amères d'un bédouin...

Retour sur les municipales ...


Quinze mois après les municipales de 2014, le paysage ouistrehamais a évolué singulièrement. Après trente ans de gestion municipale la liste d'André Ledran a mordu la poussière laissant la place à Romain Bail et à ses colistiers plutôt bien élus. Les électeurs ont préféré la jeunesse, la raie sur le côté, façon premier  communiant, et les costumes ajustés, au visage buriné du vieux tribun blanchi sous le harnois. L'image a triomphé de l'expérience en quelque sorte... 

Que reprochait-on aux anciens ?  L'âge du capitaine, sans doute, on l'a tellement dit que c'en est devenu un lieu commun et une bonne excuse aujourd'hui pour ceux qui reconnaissent avoir mal voté. Mais aussi sans doute beaucoup d'autres choses : une équipe peu renouvelée, du moins pour sa première moitié, une présence importante de fonctionnaires ou de retraités, une campagne démodée, une autosatisfaction pour un bilan en demi teinte y compris sur le plan des finances communales, une adhésion tardive, trop tardive et en traînant les pieds à Caen la mer (on cherche  vainement aujourd'hui les incommensurables inconvénients qu'on nous avait prédit)... En bref, la liste ne faisait pas rêver, elle l'a payé au prix fort. 

Un prix fort qui s'incarne aujourd'hui dans six membres d'une opposition partagée voire parfois dissonante même si dernièrement un article dans la presse locale éclaircit quelque peu la situation en terme de leadership. Il faudrait dès lors que certains aujourd'hui, surtout ceux qui ne s'opposent guère, cessent d'imiter les musiciens du Titanic et laissent un peu la place... Il est temps dès maintenant de préparer la relève !


L'image du changement !



En face on nous avait promis la jeunesse, le renouveau, une équipe au service de l'économie et de l'emploi, une baisse de la fiscalité, une nouvelle image pour Ouistreham, un avenir au présent et un rendez-vous avec l'Histoire. Des nouveautés, on en a eu et pas des meilleures ! Souvenez-vous, avec parfois un léger parfum de scandale, la mutation arrangée de Madame, le rejet du compte de campagne de Monsieur, par exemple. Quant au bouleversement économique et la création d'emplois, on n'a guère vu pour le moment qu'un Club d'entreprises qui se fait racketter de 25 000 euros pour Bourgnon et quelques emplois municipaux au recrutement opaque pour un projet européen fumeux et d'autres à titre de récompense pour services rendus pendant la campagne. 

Et l'image, me direz-vous ? Quand elle n'est pas grotesque comme cette affaire des quatre stops, elle est tout simplement navrante quoique plus discrète lorsque par la faute d'un maire inconséquent, de vieux messieurs ayant sacrifié leur jeunesse dans des combats qu'ils  n'avaient pas voulu, font les frais, le six juin dernier, d'une cérémonie mal préparée. Comme entrée dans l'Histoire, c'est raté monsieur le "professeur en disponibilité" ...

Aujourd'hui, on lance un slogan abscons que les Français prononceront mal et que les Britanniques ne comprendront pas (The Plage to be). On accueille à grand frais un navigateur qui rate son premier rendez-vous et qu'on oblige par convention à "arranger" le second devant un public convoqué pour faire la claque et malgré cela clairsemé. Sur fond de programme immobilier avorté et de projet de parkings payants, on abat sans raison des rangées d'arbres au stade et le long de la mer et on envoie la police municipale  verbaliser sans avertissement. Des élus de la majorité parlent à mots couverts de "caprice" et certains proches du monarque, quand bien même leur philosophie personnelle les familiariserait avec le sacrifice, montrent ouvertement des signes d'agacement.

Mais du changement on en a eu, on en aura ! La fête du nautisme présentée comme une nouveauté avait un air de déjà vu même si une maire-adjointe arborait superbement mini short moulant et décolleté plongeant. (Francine, jadis tu aurais pu faire un effort!). Les enfants privés de sports d'hiver pourront goûter quelques minutes aux joies de l'équitation. Et les plus âgés privés de leurs chocolats de Noël  applaudiront "super mamie" ! On n'a plus d'argent pour les écrans numériques des écoles mais on en trouve pour financer la "teuf After Bac" quand une des bonnes copines du petit frère louera parasols et transats cet été... C'est sans doute ce que le maire appelle partenariat public-privé...


 Alors que fait-on ?



Alors que fait-on en face ? Certes de plus en plus d'électeurs confient que la prochaine fois on ne les y reprendra plus mais ça ne suffit pas. On a vu que l'opposition se cherchait; en attendant qu'elle se trouve une association citoyenne est née, elle nous fait l'honneur d'emprunter notre titre. Elle rassemble aujourd'hui bien au delà de ses bases  en surfant sur les sujets de mécontentement. Gageons que les pétitions n'ont pas fini d'arriver en mairie... Elle a déjà remporté une première victoire en faisant échouer le projet des "Jardins de l'hôtel de ville". On ne peut que l'encourager à rester vigilante. Nous l'aiderons et nos lecteurs de plus en plus nombreux nous témoignent leur intérêt pour les actions dont nous nous faisons le relais médiatique. Mais elle ne pourra engager tous les combats même si on se prend à rêver qu'elle soit le creuset où se forgera un jour un  recours pour Ouistreham. Il lui faut des relais ! A vous, Ouistrehamais de tous bords et de tous âges, de les susciter, de les constituer et de les faire vivre. En deux mots, bougez vous !