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17 juin 2015

Le Capitaine Bourgnock aux abonnés absents

Comme « Le Petit Bédouin » l’avait prédit et vous l’avait annoncé en exclusivité, il y a quelques semaines déjà (cf. lien), le désormais célèbre Capitaine Bourgnock n’a pas été en mesure d’honorer de sa présence la Fête du Nautisme de Ouistreham, qui s’est tenue le week-end dernier (13 et 14 juin ). Malgré les annonces retentissantes de notre Maire, qui subit du coup un retentissant camouflet, le catamaran fatigué de notre vieux loup de mer suisse est demeuré aux abonnés absents, coincé quelque part au milieu de l’Atlantique, loin de son sponsor, euh…. pardon, son port de destination. Nous vous livrons, ci-après, le journal de bord d’un marin au bord du désespoir, récit terrible et pathétique d’un échec, hélas,  annoncé :


« Mille milliards de mille sabords ! Je suis déshonoré ! Humilié ! Touché, coulé ! Cette fois-ci, c’est certain : ma réputation dans le monde de la marine, déjà bien fragile en raison de quelques autres échecs (cf. lien : http://rmcsport.bfmtv.com/divers/record-du-tour-de-corse-bourgnon-abandonne-366172.html), ne va pas supporter cette nouvelle désillusion… Bon, en même temps, soyons honnête : aujourd’hui, j’en suis davantage réduit à faire la couverture de « TV Magazine Ouest » plutôt que celle de « Voile Magazine ». Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même : on a les soutiens et la gloire que l’on mérite…


Mais revenons à ma non-présence à Ouistreham, en ce week-end marin et festif : j’aurais du m’en douter, quand j’ai accepté cet argent généreusement versé par mon nouvel ami Romain. Il m’avait fait promettre, en échange de ces 25.000 euros et des 25 000 euros des artisans et commerçants de la ville (plus quelques broutilles comme 6400 € pour recevoir ma famille à mon arrivée...), d’être l’attraction-vedette de sa « Fête du Nautisme », de devenir la tête de gondole de sa communication audacieuse et le héros de son égo.  



Hélas, non ! Au lieu de ça, je suis devenu la risée de toute cette ville de Ouistreham, dont le premier magistrat m’attendait à bras ouverts et l’écharpe tricolore en bandoulière (ce qui est chez lui, m’a t’on dit, très fréquent, certains m’ayant même affirmé qu’il dormait avec, comme les enfants avec leur cadeau de Noël, le soir du 25 décembre, mais passons). Pauvre maire! Je l’imagine, perché en haut du phare de Ouistreham, une longue vue à la main, scrutant l’horizon en guettant mon improbable arrivée, pendant que son adjoint Bobby lui hurle, en bas des marches : « Frère Romain, ne vois tu rien venir ? ». Et l’autre de répondre, d’une voix blanche et avec l’air hagard d’un enfant qui aurait cassé son plus beau jouet : « Non, Frère Bobby, je ne vois que le soleil qui poudroie et mon visage qui verdoie ». Car, oui, j’imagine qu’il doit être vert de colère, le malheureux, mais quelle idée aussi, entre nous, de programmer mon arrivée au jour près, voire à l’heure près ! Je suis un aventurier, moi, pas un pilote d’Air France ou un conducteur de TGV ! J’ai le droit de m’échouer où je veux, quand je veux, non ? Ah oui, le chèque, toujours le chèque, me direz-vous ? Rassurez-vous : je n’ai qu’une parole, et Romain le sait : puisque je n’ai pas pu arriver pour la Fête du Nautisme, je débarquerai à l’occasion d’une autre manifestation, j’en fais le serment : peut-être pour la Fête de la Musique, du coup ? Entre joueurs de pipeau, on devrait bien s’entendre, lui et moi. Je suis certain qu’on formerait un duo très harmonieux, foi de Capitaine Bourgnock !

Alors, à très bientôt pour la suite de mes aventures ! ».